Par François Lendo
Le slogan « Leader dans le monde cellulaire » dont se vante la société Vodacom, n’est que bruit du marché pour les habitants de la province du Sankuru. Non sans raison, car tous les services offerts par cet opérateur en télécommunications, sont de mauvaise qualité.
En effet, les abonnés de Vodacom au Sankuru expriment leurs frustrations face à des problèmes de réseau persistants qui affectent gravement leur quotidien. En tant que premier opérateur de télécommunication à s’installer dans la région, Vodacom a su attirer de nombreux utilisateurs grâce à sa promesse de connectivité fiable. Pourtant, la réalité des cinq dernières années peint un tableau bien différent, pour ne pas dire sombre : chaque jour c’est une instabilité croissante du réseau qui est constatée. Les interruptions de service, parfois longues et fréquentes, sont devenues monnaie courante. Ce phénomène ne se limite pas à des problèmes techniques épisodiques ; il semble s’agir d’une tendance inquiétante qui impacte la routine de vie des habitants du Sankuru.
Un abonné, qui a souhaité rester anonyme, a déclaré : « Il ne se passe pas un jour sans que le réseau Vodacom ne disparaisse de mon téléphone. J’ai perdu de nombreuses unités de mon forfait sans aucune explication. C’est inacceptable ! »
D’autres utilisateurs corroborent ces témoignages, soulignant que cette situation non seulement les isole, mais entraîne également des pertes financières dues à des forfaits non utilisés.
Le maire de la ville de Lusambo, Louis Manga, n’a pas porté de gants pour décrier et dénoncer cette situation. « Chers ressortissants de Lusambo, partout où vous êtes, je vous informe que le réseau Vodacom est parti depuis plus de deux semaines aujourd’hui. Ailleurs, ils sont allés ou ont organisé des grandes manifestations par la société civile, des contacts, sit-in et ont eu gain de cause (leur réseau rétabli). Vous qui êtes à Kinshasa, il est temps pour nous de vous alerter en nous prouvant que vous prenez à cœur notre détresse », a-t-il écrit dans les réseaux sociaux, signalant que l’économie alors maigre de la ville est toute perturbée à cause de cet état de chose.
« Nous savons tous que Vodacom occupe la première position en terme d’utilisation. Donc, l’argent des gens est bloqué dans les comptes M-pesa et autres », alerte le numéro 1 de Lusambo-ville.
Paradoxalement, c’est Vodacom qui tire profit de cette situation. À chaque perte de signal, les abonnés voient leurs unités et leurs forfaits s’évaporer sans remboursement possible. Ce mécanisme est perçu comme une arnaque par de nombreux clients, qui estiment que l’opérateur devrait mieux gérer ses infrastructures pour garantir un service de qualité.
Face à cette crise de confiance, les consommateurs demandent des comptes à Vodacom. Une pétition circulant dans la région réclame non seulement la stabilisation du réseau, mais également une prise en charge des pertes financières subies par les abonnés en raison de ce service défaillant.
En réponse à ces préoccupations, Vodacom n’a pas encore communiqué officiellement.
L’avenir du réseau Vodacom au Sankuru semble être en jeu. Les abonnés méritent un service qui respecte leurs engagements et leur permet de communiquer sereinement. Reste à voir si l’opérateur saura répondre à ces exigences pour ne pas perdre davantage de clients dans cette région déjà fragilisée par l’inefficacité de sa couverture.