Cadavres dans les placards du ministère de la formation professionnelle : L’IGF déniche Antoinette Kipulu

Alors qu’elle a quitté le gouvernement en mai dernier, la ministre de la Formation professionnelle pensait se la couler douce, sans rendre compte à personne sur la gestion de ce ministère. Mais c’était ignorer vraiment la mission de l’Inspection générale des finances (IGF) que dirige Jules Alingete Key et de la Cour des comptes sous la conduite de Jimmy Munganga. Comme un cauchemar, « ya Anto » s’est vu ravir son passeport à l’aéroport de N’djili à son retour d’Afrique du sud, par la DGM qui n’a exécuté que l’ordre de l’IGF Alingete.

En effet, ce dernier a demandé, dans une correspondance datant du 16 octobre dernier, soit cinq mois après le départ de la ministre du gouvernement, au directeur général des migrations (DGM) de ne plus l’autoriser de sortir du territoire national à cause de forts soupçons de détournement des deniers publics qui pèsent sur elle. Cette mesure d’interdiction de sortir du pays frappe aussi deux autres personnes impliquées dans ce dossier, notamment Michel Kabeya, DG du groupe Agimex, et Daniel Madimba, DG de la société Shamanya Compagny Service.

« …Les enquêtes en cours pour la justifications des montants débloqués par le Trésor public pour la construction des centres de formation professionnelle, particulièrement dans les provinces du Kasaï, du Kasaï central, du Kasaï oriental, du Sankuru et de la Lomami, font état de ce qu’aucune réalisation sur terrain n’arrive à justifier le niveau d’exécution financière de ces différents projets », mentionne l’IGF Jules Alingete dans sa lettre adressée à Roland Kashantwale, DG de a DGM.

Sans révéler le montant soupçonné détourné, l’IGF demande que la DGM place ces trois personnes impliquées dans les travaux de construction des centres dans l’espace grand Kasaï, en interdiction de sortir le pays afin qu’elles restent toujours disponibles à répondre à toute interpellation de la part des services compétents.

Cependant, c’est dans une dépêche de la Cellule de communication et presse de l’IGF que Scoop RDC apprend que le gouvernement congolais avait sorti fin 2022 pour la construction des écoles de formation professionnelle au grand Kasaï et grand Bandundu, une somme de 5,5 millions USD que les intéressés ont réellement bénéficiés. Mais malheureusement, à ce jour, aucune école n’a été construite et achevée.

À la demande du Gouvernement de la République, une évaluation des travaux sur terrain a été faite et donne un taux d’exécution physique  de moins de 25%. Tous les travaux étant en arrêt depuis 8 mois et les comptes ayant reçu les fonds publics étant vides, les intéressés ont été interrogés et ont reconnu avoir affecté ces fonds publics à d’autres fins. Le rapport de ce dossier a été fait à la Hiérarchie de l’IGF et est en cours de transmission aux autres instances pour suite à donner, mentionne la dépêche de la Cellule de communication et presse de l’IGF.

Kipulu Oppose-t-elle Tshisekedi à ses frères ?

S’il s’avère vrai après enquête que l’ancienne ministre de la Formation professionnelle, Antoinette Kipulu, et ses complices (qui sont tous est-kasaïens, Ndlr) ont touché l’argent et n’ont rien fait de concret dans l’espace grand Kasaï, ceci s’apparente à une démarche d’opposer le président de la République Félix Tshisekedi à ses propres frères qui lui reprochent de n’avoir pas fait grand-chose dans son premier mandat dans cette partie du pays constituée des anciennes provinces du Kasaï oriental (districts du Sankuru, de Kabinda et de Tshilenge) et Kasaï occidental (district de la Lulua et du Kasaï ), lesquelles se sont éclatées en cinq provinces : Sankuru, Lomami, Kasaï oriental, Kasaï central et Kasaï.

Non sans raison, car l’espace grand Kasaï manquent de routes. La construction de la route d’espoir Kananga – Kalamba Mbuji et celle de la route Kananga – Mbuji s’avèrent une illusion. L’eau ne coule plus au robinet de la Régideso et l’obscurité fait sa loi dans tous les territoires de ces cinq provinces. L’espoir de la construction du barrage Katende sous Tshisekedi s’est effrité. Et si quelques réalisations sont faites au Kasaï oriental, province natale du président de la République, particulièrement à Mbuji-Mayi, ailleurs, beaucoup de projets annoncés avec pompe n’ont connu même pas un simple début. Les populations murmurent et n’ont plus d’espérance en ce deuxième mandat de Fatshi.

Et lorsque Antoine Kipulu reçoit l’argent pour construire ne fût-ce que quelles écoles de formation professionnelle pour ces pauvres populations de l’espace Grand Kasaï mais ne le fait pas, sa forfaiture a sans doute apporté de l’eau au moulin des Kasaïens qui ont déjà la méfiance vis-à-vis de leur frère de président reproché de n’avoir rien fait chez lui. Ce qui réconforte les détracteurs de Fatshi. D’où, certains proches de ce dernier soupçonnent politiquement Antoinette Kipulu en fourrant ce coup à Fatshi, d’avoir roulé pour le FCC, surtout pour le PPRD dont elle est l’émanation avant d’adhérer à l’Union sacrée.  

  • Bendélé Ekweya té

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