Une messe noire a été célébré, selon les fins limiers de Scoop RDC, ce mardi 09 octobre 2024 à partir de 16 heures à Procoki, derrière le siège de HCR à Kinshasa. Elle réunissait des Directeurs généraux, des Directeurs généraux adjoints et des Mandataires non actifs, notamment des administrateurs au sein de plusieurs entreprises et établissements publics de l’État. L’objectif de la rencontre de ces mandataires publics actifs et non actifs : s’opposer à l’idée proposée par le ministre d’Etat, ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, de revoir à la baisse leurs droits et avantages et les uniformiser ce, selon la recommandation du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Dans leur démarche, d’après les informations parvenues à Scoop RDC, ils en veulent à Jean-Lucien Bussa qu’ils considèrent comme celui qui veut leur ravir le beefsteak à la bouche, et s’engagent à le déstabiliser par tous les moyens.
En effet, dans sa communication faite au Conseil des Ministres du 28 juin 2024, le président Tshisekedi avait évoqué la problématique de la rationalisation du système des rémunérations des agents et fonctionnaires de l’Etat. Le Chef de l’État avait décrié les graves disparités constatées entre les différentes administrations, surtout dans plusieurs entreprises et établissements publics de l’État où les DG et DGA se font payer des salaires exorbitants variant entre 40 mille et 60 mille dollars américains le mois. Pire, les mandataires publics non actifs (PCA et administrateurs) se font aussi payer mensuellement des sommes colossales dépassant 10 mille USD, ce, en violation l’article 18 de la loi n° 08/010 du 7 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du Portefeuille de l’Etat. « Ces genres de politique de rémunération entraînant beaucoup d’injustices devenues profondes et inacceptables, préoccupent le Président de la République », avait déclaré le Porte-parole du Gouvernement dans son compte-rendu.
D’où, dans les reformes envisagées, Jean-Lucien Bussa estime qu’il y a urgence de revoir le décret n° 13/055 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les entreprises du Portefeuille de l’Etat s’impose. Ce décret accorde à ces mandataires de nouveaux droits et avantages, à savoir : l’indemnité mensuelle de fonction au titre de revenus mensuels ; des avantages sociaux supplémentaires au profit des mandataires publics actifs pour des missions ; des frais d’installation qui peuvent aller jusqu’à l’équivalent de 6 mois de rémunération aussi bien pour les mandataires publics actifs que passifs ; des avantages sociaux au profit des mandataires publics non actifs, un véhicule de service et une indemnité de sortie au profit des mandataires publics actifs.
Vouloir s’attaquer à Jean-Lucien Bussa démontre clairement que ces mandataires vont en guerre contre la volonté du chef de l’État, celle de relancer l’économie nationale à travers ces entreprises et de créer des emplois. Bref, cette messe noire des ennemis du décalage économique du pays sape les efforts du président de la République et du Gouvernement à assurer une redistribution équitable des droits et avantages liés au service. Dossier à suivre.
