La scène se déroule exactement comme dans le film « Enfer du devoir » où l’acteur principal, Samuel Jackson, assumant alors le rôle de colonel des marines envoyés au Yémen pour extirper l’ambassadeur américain en poste, sa famille et autres personnels de l’ambassade angoissés par la colère des manifestants yéménites, se retrouve devant la cour martiale, poursuivi pour le meurtre de ces manifestants civils yéménites, assimilé à un crime de guerre. Lors du procès, la cassette d’enregistrement des images de la caméra de surveillance de l’ambassade américaine au Yémen réclamée par l’avocat de la défense, est malheureusement introuvable, en réalité parce que brûlée par le Conseiller spécial américain en matière de sécurité qui refusait de verser cette pièce à conviction au tribunal qui pouvait disculper l’incriminé, tout simplement pour protéger son administration. Film à suivre sur Youtube…
Dans le procès coup d’État raté à Kinshasa dont le verdict a condamné 37 personnes y compris l’expert en sécurité belge d’origine congolaise, Jean-Jacques Wondo, si tous les effets ayant servi à cette opération le 19 mai dernier ont été remis au tribunal, il manque cependant l’ordinateur et le téléphone de marque Apple qu’utilisait Marcel Malanga, fils biologique de Christian Malanga, chef de bande, décédé pendant l’assaut du palais de la Nation. La révélation est faite par Xavier Malutama, un ancien du Conseil national de sécurité (CNS), puis du Conseil national de cyberdéfense, dans une émission réalisée sur la télévision en ligne Tshangu TV.
Xavier Malutama déclare et soutient que lorsqu’il a récupéré le téléphone et l’ordinateur de Marcel Malanga, il les avait remis à Jean-Claude Bukasa, son chef au Conseil national de cyberdéfense qui, autrefois avait remplacé comme intérimaire au CNS, François Beya dit Fantômas, lorsque ce dernier est tombé en disgrâce vis-à-vis du régime Tshisekedi. Mais, confie Xavier Malutama, Jean-Claude Bukasa n’a jamais remis ces deux effets si capitaux au tribunal, ni au parquet. Si capitaux parce que selon lui, en tant qu’expert en cybercriminalité, leurs IP devaient permettre d’identifier facilement toutes les conversations et autres opérations effectuées sur les deux appareils.
Pourquoi et pour quel intérêt Jean-Claude Bukasa, s’il est vrai qu’il détient par devers lui l’ordinateur et le téléphone de Marcel Malanga qui permettraient à ce dernier de diffuser en live tout ce qu’ils faisaient cette nuit-là au Palais de la nation, ne les a pas remis au parquet ni au tribunal ? Qui protège-t-il ? Etait-il lui-même dans le coup ? Autant de questions sans réponse.
Cependant, la révélation de Xavier Malutama est une aubaine pour les avocats des condamnés dont Jean-Jacques Wondo qui ont d’ailleurs interjeté appel, qui exigent que ces deux effets, pièces à conviction, soient remis à la cour, car, selon le révélateur, dans ce procès, les preuves doivent être numériques surtout s’agissant de l’expert Jean-Jacques Wondo qui n’était pas physiquement présent dans cette opération de coup d’Etat et dont la fouille de ses téléphones n’a rien donné, mais curieusement condamné à la peine capitale sans qu’aucune preuve matérielle de sa culpabilité ne soit démontrée. Dossier à suivre.