Mégalomanie et excès de zèle, les mots sont bien choisis pour qualifier le comportement des agents de la police judiciaire dans l’exécution des mandats des parquets. Pas professionnels, ces agents s’illustrent malheureusement souvent en tortionnaires de personnes recherchées par la justice qu’ils sont chargés de ramener devant le parquet, alors qu’ils sont tenus au respect pendant cette opération des droits humains.
Les cas très récents sont les arrestations avec violence de la tiktokeuse Maria Ntumba et du journaliste Patrick Lokala où l’on voit dans les vidéos, les agents de la police judiciaire se mettre en vedette, maltraitant et ridiculisant ces deux personnes pourtant bénéficiaires encore de la présomption d’innocence.
Pire, chez le journaliste Patrick Lokala, ils ont cassé sans ordre du procureur sa maison, larguant du gaz lacrymogène qui a asphyxié son petit garçon. L’on croirait qu’ils procédaient à l’arrestation du terroriste Oussama Ben Laden…
Face à ce comportement indigne et répétitivement dérapant de ces agents de la police judiciaire, le ministre d’Etat, ministre de la Justice et garde des sceaux, Me Constant Mutamba, a instruit l’Inspecteur général de la police judiciaire des parquets, leur chef hiérarchique donc, d’interpeller, de suspendre et d’arrêter immédiatement tous les agents de police judiciaire qui ont procédé à l’exécution barbare des mandats du parquet, notamment en filmant et publiant les vidéos de Maria Ntumba et en s’introduisant par effraction au domicile du journaliste Patrick Lokala.
Il faut aussi dire que l’arrestation barbare du journaliste Patrick Lokala a suscité aussi la réaction de la ministre des Droits humains, Chantal Chambu Mwavita. Elle a déclaré : « En tant que ministre des Droits humains, j’ai donné instruction à mes services de suivre de près cette situation. Nous devons nous assurer que les droits de ce journaliste, comme ceux de tout citoyen, seront respectés ».
Vérification faite par Scoop RDC, le journaliste Patrick Lokala amené et mapé au Parquet près le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, est poursuivi suite à la plainte déposée antérieurement par Christian Lusakweno, patron de Top Congo FM. Soit, mais pourquoi ne pas le convoquer en bonne et due forme comme la loi l’exige, étant donné que sa résidence est connue et a été facilement retrouvée par les agents de la police judiciaire dépêchés pour l’arrêter ? Valait-il vraiment la peine d’envoyer des agents voyous casser sa maison jusqu’à larguer du gaz lacrymogène ?
Scoop RDC apprend qu’outre quelques petites questions lui posées par le magistrat instructeur sur le dossier Lusakweno, Patrick Lokala a été longuement verbalisé sur ses tweets en rapport avec les activités du ministre d’Etat, ministre de Justice, Me Constant Mutamba. Doit-on vite comprendre que les magistrats veulent faire de lui une victime expiatoire de leur guéguerre avec le minétat de la Justice ? Aucun doute.