L’évaluation de la lutte contre la fuite et le blanchiment des capitaux a été évoquée par la Cheffe du gouvernement Judith Suminwa Tuluka dans sa communication lors de la quinzième réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 27 septembre 2024 à la Cité de l’Union africaine.
A ce sujet, la première ministre Judith Suminwa Tuluka est revenue sur la réunion du comité de conjoncture économique élargie à la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) et au Département d’intelligence économique et financière (DIEF) de l’Agence nationale des renseignements (ANR) du 25 septembre 2024. Cette réunion, a-t-elle rappelé, avait examiné la problématique de stabilisation de la monnaie tant sur le plan budgétaire que monétaire ainsi que les facteurs qui l’impactent négativement.
« Il a été constaté que la spéculation sur le marché de change s’intensifie suite aux activités de certains bureaux de change agissant en complicité avec certaines banques commerciales. Le marché parallèle installé à cet effet alimente des réseaux mafieux de l’économie informelle. Ainsi, ce flux illicite constitue l’une des causes de l’inscription de notre pays sur la liste grise du groupe d’action financière (GAFI) », rapporte le compte rendu de la réunion.
La première ministre a insisté sur la recommandation du comité de conjoncture économique du gouvernement à la Commission interministérielle permanente économie, finance et reconstruction (ECOFIR) de prendre toutes les dispositions en vue de ramener les opérateurs économiques au circuit officiel. Aussi, devrait-elle présenter cette série de propositions au Comité de conjoncture économique pour examen dans deux semaines.
« Dans ces conditions, elle a souligné que le gouvernement envisage deux actions : d’une part l’évaluation de l’efficacité de la mesure fixant le seuil à 10.000 USD pour les opérations en cash auprès des banques, d’autre part, l’équilibre à établir entre l’attrait des investisseurs privés dont le pays a besoin dans le cadre du partenariat public-privé et la maximisation des recettes de l’État via des dispositifs de recouvrement forcé et des saisies attributions. Le gouvernement attend les effets de ces mesures dans un bref délai », ajoute le compte rendu de la réunion.
Depuis la redynamisation par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi de la CENAREF et la désignation de Adler Kisula à la tête de cette institution, plusieurs réalisations ont été enregistrées par la RDC dont notamment la promulgation par le chef de l’Etat de la loi n° 22/068 du 27/12/2022 portant lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, l’adoption par le Gouvernement du rapport d’évaluation nationale des risques, l’inauguration par le chef de l’Etat du bâtiment abritant le nouveau siège de la CENAREF, etc.
Pour Adler Kisula, lors d’une de ses missions l’année dernière en République de Maurice pour y rencontrer le Groupe Conjoint du Groupe d’Action Financière (GAFI), l’heure est au travail acharné, l’objectif prioritaire étant d’obtenir la sortie de la RDC de la liste grise du GAFI, de préférence avant l’échéance fixée à 2025, afin d’éviter au pays de subir plus longuement les conséquences de cette inscription.
A ce jour, les perspectives sont très favorables pour la RDC et les efforts entrepris jusqu’ici sous l’impulsion du ministre des finances sont salués à juste titre par le GAFI dont la confiance au nouveau management de la CENAREF ne fait l’ombre d’aucun doute. Le dynamisme affiché actuellement par cette institution qui est désormais d’une importance stratégique pour le pays, est le gage de l’atteinte de l’objectif de sortie de la liste grise du GAFI.