Le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est exprimé, mercredi 25 septembre 2024, à la tribune des Nations-Unies, à New-York, en marge de la 79ème réunion de l’Assemblée générale de l’ONU.
Articulée sur six points, l’allocution du président congolais a contenu, d’après Génie Kande Mukendi, président de l’ONG FOGEKA, des vérités crues, inhérentes à l’évolution de la situation mondiale globale.
Le multilatéralisme, le Pacte pour l’avenir -pacte mondial numérique-, la traçabilité des minerais stratégiques, la situation à l’Est de la RDC, les Objectifs de développement durable (ODD) ainsi que la parité homme – femme.
Dans le développement, le chef de l’État congolais a relevé le fait que le multilatéralisme et le respect d’un système basé sur des règles étaient des piliers essentiels pour la paix ; et a regretté en même temps que l’idéal des rédacteurs de la charte des Nations Unies était en voie de l’effacement, que le socle de la sécurité collective vacillait, à cause bien entendu, de la montée alarmante des discours belliqueux et le rétablissement indécent des pratiques d’agressions armées et le pillage des ressources naturelles.
Pour Félix Antoine Tshisekedi, le Pacte pour l’avenir est un pilier essentiel dans la quête d’un avenir pacifique et prospère. La transformation numérique représente une occasion sans précédent d’atteindre les ODD d’ici 2030. Le président de la République a appelé à la réévaluation de l’architecture financière internationale et à un financement adéquat, invitant à l’investissement dans le projet Grand Inga afin de répondre à la demande énergétique croissante du continent africain, exacerbée par la prolifération des objets connectés.
S’agissant de la traçabilité des minerais stratégiques, indispensables aux équipements technologiques, le chef de l’État congolais a estimé qu’elle est nécessaire en vue d’assurer une exploitation responsable et durable de nos ressources. Il a en outre exhorté ses pairs à promouvoir la participation et l’engagement des jeunes afin d’éviter la déconnexion entre ceux-ci et le marché de l’emploi.
En ce qui concerne la situation à l’Est de la RDC, il est resté égal à lui-même en exigeant de la part de la communauté internationale : la condamnation du Rwanda pour son rôle déstabilisateur en RDC, le retrait immédiat et inconditionnel des troupes rwandaises du sol congolais tout en affirmant l’engagement du pays à établir une paix durable et sa disposition à un dialogue de haut niveau ; à la transition post-Monusco et la vision d’une approche à long terme centrée sur la justice, la réconciliation et le développement durable. Pour cela, l’ONU devra agir pour casser le cercle vicieux du terrorisme pour les minerais, et les minerais pour financer le terrorisme.
Pour atteindre les ODD, relever les défis climatiques et promouvoir l’énergie propre, le président Tshisekedi n’est pas allé par le dos de la cuillère : « la RDC a besoin d’un soutien financier et technique accru en vue de renforcer ses efforts pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris ». Tout en rappelant que le changement climatique, la dégradation environnementale et la sécurité étaient intimement liés.
Enfin, le chef de l’État a chuté en abordant la question de la parité homme – femme, évoquant avec fierté les exploits réalisés par son pays dans ce domaine, notamment la nomination d’une première ministre et de plusieurs femmes au gouvernement, ainsi que l’arrivée de plusieurs actrices politiques au parlement congolais.
Pour conclure, le président de la République a affirmé que pour maintenir la confiance de la communauté internationale, l’ONU devra prouver sa capacité à s’adapter aux évolutions contemporaines et à les surmonter de manière efficace et responsable, appelant ainsi l’institution internationale à mener des réformes de la Charte de l’ONU, en tenant compte de l’Afrique, qui mérite ses deux sièges au sein du Conseil de sécurité comme membres permanents avec droit de véto.
Ce discours, toujours d’après le président de FOGEKA, a touché tous les points qu’il était nécessaire d’ausculter devant pareil auditoire. « C’est donc un satisfecit », a avoué Génie Kande Mukendi.
Pour rappel, la 79ème session de l’Assemblée générale de l’ONU est convoquée sous le thème « Ne laisser personne à côté ; agir ensemble pour faire progresser la paix, le développement durable et la dignité humaine pour les générations futures ».