Le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, est l’homme le plus malheureux en ce moment. Et pour cause, l’homme croise le fer avec ses administrés devenus insensibles à l’insalubrité publique.
En effet, le gouverneur Daniel Bumba a déployé ses engins et équipes de “Kinshasa Ekobonga” sur terrain pour assurer la propreté de la ville. On voit ces équipes à l’œuvre chaque jour, se battant pour dégager les montagnes d’immondices vieilles de l’époque Ngobila, curer les caniveaux et même les rivières devenues des dépotoirs. Exactement les actions qu’il faut pour que la ville revête sa plus jolie robe. Malheureusement, aussitôt que ces équipes tournent le dos, tous les restaurants, hôtels, boutiques et ménages trouvent bon d’annihiler ces efforts en redéployant la saleté où elle venait d’être évacuée.
Il se pose donc un problème sérieux de mentalité et de conscience collective chez les Kinois. Ces “citadins” ont perdu les habitudes à la propreté, par ras-le-bol ou par manque de sensibilisation, Dieu seul sait. D’où l’idée d’une brigade de salubrité s’impose pour la ville de Kinshasa, qui serait constituée de la police et des agents du service urbain d’hygiène et prévention, dont la mission serait de traquer les grands générateurs d’immondices sur les places publiques, qui sont potentiellement – comme nous l’avons dit ci-haut – des restaurants, des hôtels et des boutiques voire des ménages. Et de punir les récalcitrants par le paiement de fortes amendes.
Il n’y a rien à faire. La sensibilisation et le suivi constituent deux moyens d’accompagner les actions du gouverneur Bumba pour un résultat escompté. A cela devrait s’ajouter la contribution de l’Assemblée provinciale, qui devrait donner au gouverneur un outil juridique sous forme d’édit pour lui permettre de prendre des décisions contre ceux qui évoluent à contre-courant de la lutte par lui engagée en faveur de la salubrité publique à Kinshasa. Sinon, on ne sera pas étonné d’entendre un jour le premier citoyen de la ville, déçu, se questionner à l’instar d’un de ses prédécesseurs : “Est-ce que mboka oyo ekobonga !!”.