Pays solution aux questions liées au réchauffement climatique mondial, la RDC devra être visible dans les foras internationaux

Par Isidore KWANDJA NGEMBO / Chercheur et Analyste des politiques publiques sur les changements climatiques

Pour exercer et conforter son emprise en tant que « pays solution » au changement climatique mondial, la RDC doit, non seulement participer activement dans les divers foras internationaux y relatifs, mais surtout renforcer ses capacités en matière de négociations sur les changements climatiques et des actions de mobilisation d’investissements climatiques en sa faveur.

Point n’est besoin de rappeler le rôle crucial que joue les forêts tropicales du Bassin du Congo comme un élément de la solution au changement climatique mondial. 

En effet, la RDC possède la moitié des forêts d’Afrique, d’importantes ressources en eau douce, un potentiel hydroélectrique et des réserves minérales essentielles à la transition verte. 

Avec ces ressources naturelles qui contribuent à l’action climatique mondiale, la RDC devrait s’imposer comme un acteur majeur et « pays solution » au changement climatique mondial et générer des revenus substantiels pour renforcer sa résilience.

Selon le Rapport national sur le climat et le développement (Country Climate and Development Reports – CCDR) du Groupe de la Banque mondiale publié en novembre 2023, « les forêts de la RDC peuvent générer une valeur estimée entre 223 milliards et 398 milliards de dollars par an grâce au carbone stocké et aux services écosystémiques associés nécessaires pour atténuer les impacts des catastrophes et renforcer la résilience des communautés de la RDC. Cependant, si elles ne sont pas protégées, la perte de 40% de leur étendue actuelle pourrait signifier que le secteur de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie de la RDC deviendrait une source nette de carbone et non plus un puits. Le coût total pour le monde d’une telle perte de stock de carbone – et donc de la capacité des forêts à fournir des services de séquestration du carbone – serait d’environ 95,3 milliards de dollars. »

Toujours dans ce même Rapport, le Directeur pays de la Banque mondiale pour la RDC, Monsieur Albert ZEUFACK ajoute que « la RDC pourrait devenir le premier pays solution en Afrique et au-delà, avec ses énormes réserves de minéraux verts, ses forêts vierges et sa capacité hydroélectrique. Des institutions plus fortes et plus résilientes ainsi que des financements substantiels sont nécessaires pour réaliser cette ambition, sans oublier que le pays devrait également s’attaquer à ses propres risques climatiques. »

Il appartient à la RDC maintenant de sensibiliser les acteurs politiques et économiques internationaux d’apporter le soutien technique et financier nécessaires pour préserver et réduire la déforestation du Bassin du Congo, par le biais de mesures d’adaptation et d’atténuation appropriées. 

D’où la nécessité de combler le poste de Ministre délégué en charge de la Nouvelle économie du climat, resté vacant jusqu’à ce jour, par une personne qui a des bonnes connaissances sur les enjeux climatiques et des qualités d’habile négociateur assidu, afin de permettre au pays de participer activement aux diverses rencontres internationales sur le changement climatique avec des projets bien conçus et planifiés qui contribuent à la réduction de la déforestation et de la pauvreté des populations du Bassin du Congo.

Pour la 29e Conférence des Nations unies sur le climat (CdP29) du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), à travers l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), appelle les États et Gouvernements membres à soumettre des propositions d’évènements parallèles à organiser au Pavillon de la Francophonie.

Une opportunité à saisir pour plus de visibilité auprès des bailleurs de fonds internationaux. 

  • Bendélé Ekweya té

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