Expert en matière de sécurité, rappelé au pays par le président de la République pour contribuer aux reformes de l’Agence nationale de renseignements (ANR), Jean-Jacques Wondo poursuivi dans l’affaire « coup d’Etat raté à Kinshasa le 19 mai 2024 », a été condamné à la peine de mort, ce vendredi 13 septembre par le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe.
Bien que ne faisant pas partie du groupe d’assaillants qui avaient pris d’assaut le Palais de la nation, il est présenté comme le “concepteur” et “auteur intellectuel” de ce “coup d’État manqué” et de fait il a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs et d’attentat.
Condamnation jugée très injuste par son avocat, Me Carlos Ngwapitshi, au regard de l’absence de preuves matérielles. Non sans raison car, depuis le début du procès début juillet dernier jusqu’à sa clôture par des plaidoiries, le ministère public a peiné de prouver le lien direct dans cette opération de coup d’Etat entre Jean-Jacques Wondo et Christian Malanga, le chef de la bande tué au Palais de la nation (lire les articles de Scoop RDC : Procès coup d’Etat raté à Kinshasa : Le ministère public très en difficulté pour inculper Jean-Jacques Wondo ! ; Procès coup d’Etat raté à Kinshasa : Peinant d’inculper Jean-Jacques Wondo, le ministère public présente un rapport de l’analyse des téléphones non signé d’un expert inconnu).
Pour Me Carlos Ngwapitshi qui promet d’interjeter appel, l’injustice subie par Jean-Jacques Wondo est au-delà d’une erreur judiciaire. « Votre condamnation est inique. Néanmoins, la justice de Dieu existe. Le tribunal politique condamne sans preuve alors que le tribunal judiciaire acquitte en cas d’absence de preuves. Le procès politique ne se gagne pas devant le juge, car le jugement est rédigé en dehors du tribunal par des juges qui n’ont jamais instruit le dossier. Le juge a tout dit dans votre condamnation, mais sauf le droit », écrit Me Carlos Ngwapitshi à Jean-Jacques Wondo qu’il exhorte d’accorder un sincère pardon à tous ceux qui, de près ou de loin, ont résolu de lui causer cette injustice, martèle-t-il, qui est au-delà d’une erreur judiciaire.
Jean-Jacques Wondo, victime d’une cabale au sein de l’ANR…
L’inquiétude de Me Carlos Ngwapitshi est bien justifiée d’autant plus qu’appelé à plaider au nom et pour le compte de la République, le bâtonnier national Matadi Wamba, avait, après avoir distribué les cartes de culpabilités aux différents prévenus classés en 5 catégories, conclu en ces termes : « En ce qui concerne monsieur Jean-Jacques Wondo (5ième catégorie) , nous avons suivi ses différentes conférences sur comment opérer un coup d’Etat, un ancien militaire, mais tout ceci ne suffit pas pour établir sa culpabilité, il revient au tribunal de creuser encore plus, mais sinon la RDC s’en remet à la sagesse du tribunal ».
Ancien sous-officier de la GACI (Garde civile) à l’époque de Mobutu, diplômé de l’École royale militaire et titulaire d’un brevet des Hautes études de sécurité et de défense de l’Institut royal supérieur de défense en Belgique, mais aussi détenteur d’un master en criminologie de l’Université de Liège et un post-graduate en science politique de l’Université Libre de Bruxelles comme dit précédemment, Jean-Jacques Wondo qui vivait à Bruxelles loin de son Sankuru natal, a été rappelé, fait-on savoir à Scooprdc.net, par le président Tshisekedi lui-même pour contribuer à la réforme de l’ANR.
La réforme qui lui aurait causé des ennuis au sein de ce service d’intelligence, serait l’obligation pour l’ANR de ne pas garder longtemps dans ses geôles et ce, hors délai légal, les personnes arrêtées, mais de vite les déférer devant les tribunaux civils ou militaires, selon le cas. Cette exigence, apprend le média en ligne, n’aurait pas été du goût des hautes barbouzes habituées à fatiguer moralement les personnes arrêtées en les gardant longtemps au cachot, dans le seul but de les truander facilement de grosses sommes d’argent. C’est surement ce camp des barbouzes qui aurait fomenté ce complot contre le « prétentieux » Jean-Jacques Wondo pour se débarrasser de lui. Comme ce fut le cas avec François Beya.
Depuis Bruxelles, madame Nathalie Kayembe, épouse de Jean-Jacques Wondo, et ses enfants, implorent le président Félix Tshisekedi qui avait fait appel à Jean-Jacques Wondo pour son expérience avérée en matière de sécurité, à intervenir pour le soutirer des griffes de ses ennemis comploteurs au sein de l’ANR qui l’ont mis injustement et par jalousie dans le pétrin.