Lorsque le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo nommait par ordonnance Madame Judith Suminwa à la tête du Gouvernement, les Congolais de manière générale s’étaient réjouis en voyant dans le choix du Chef de l’État la volonté de changement, de rupture avec les vieilles habitudes, surtout le souci de bannir l’insensibilité aux problèmes de la population, pour lesquels les hommes dans leur cœur, passent pour être non réceptifs.
Si la nomination de Judith Suminwa en qualité de première ministre du Gouvernement congolais a presque fait l’unanimité d’approbation populaire, ce n’est pas seulement pour ses compétences avérées, que personne ne pourrait mettre en doute ni de ses performances entant que ministre du Plan du Gouvernement Sama Lukonde II ; mais c’est surtout parce que les fonctionnaires et agents de l’État voulaient expérimenter un cœur de mère à la tête du Gouvernement. en effet, les femmes, surtout africaines, ont le mérite d’avoir un cœur tendre, qui ne prend pas plaisir à la souffrance des autres. Malheureusement, pour les membres des cabinets ministériels du Gouvernement Sama II, auquel a fait partie madame Suminwa en tant que ministre du Plan, c’est le temps de déchanter. Non sans raison car, depuis son investiture et celle de son Gouvernement, madame Tuluka regarde passivement son ministre des Finances, Doudou Fwamba, tourner tel une toupie dans ses mains l’avenir des Congolais ayant servi comme agents de l’État dans les cabinets ministériels du gouvernement sortant.
Voulant visiblement régler des comptes à son prédécesseur Nicolas qu’il diabolise et méprise presque dans toutes ses actions entreprises, Doudou Fwamba a décidé également de sacrifier les membres des cabinets ministériels du gouvernement Sama Lukonde II qui attendent toujours le paiement de leurs indemnités de sortie, comme si ces derniers étaient tous engagés ou utilisés au seul ministère des Finances.
En juillet dernier, Doudou Fwamba, accusé d’avoir rappelé et mis au frigo le dossier de paiement desdits I.S qui était déjà à la Banque centrale du Congo pour paiement, et abordé sur la question, avait avancé le chiffre de l’enveloppe globale de cette dette publique et promis de dévoiler un calendrier de son apurement progressif, parce que la jugeant exorbitante. Mais depuis, les intéressés attendent le fameux calendrier, comme les chrétiens attendent la venue dans la gloire du Messie, et ce, alors qu’une mère est la patronne de ce ministre des Finances !
Déjà dans le camp de ces agents concernés, la mobilisation s’annonce pour revendiquer leurs droits reconnus par le décret portant organisation et fonctionnement des cabinets ministériels en vigueur. Quelques des victimes de cet impaiement ayant contacté Scoop RDC disent leur déception suite à l’indifférence totale de la première ministre, pourtant l’émanation du Gouvernement Sama Lukonde II et dont les anciens collaborateurs au Plan attendent aussi le paiement de ces I.S pour résoudre tant soit peu leurs problèmes familiaux. Certains ont même, dans leur déchaînement, promis des actions de rue.
« Nos droits restent nos droits, nous ne quémandons pas, mais réclamons notre dû, fruit de nos loyaux services rendus à l’Etat congolais. Il y a continuité dans la conduite des affaires de l’Etat et Doudou Fwamba ne peut pas prétendre se dérober d’un dossier lui légué par son prédécesseur », déclare un ancien membre au cabinet du Développement rural, maudissant Sama Lukonde et Nicolas Kazadi qui se sont payé eux-mêmes avant de partir ces indemnités de sortie et se la coulent douce actuellement au Sénat et à l’Assemblée nationale, en les laissant dans le pétrin de Doudou Fwamba.
« Des mauvais, irresponsables et égoïstes parents qui ont mangé les premiers en laissant affamés leurs enfants », ne cessent les anciens membres des cabinets ministériels de qualifier l’ancien premier ministre Sama Lukonde et son ministre de Finances Nicolas Kazadi qui avaient pourtant la latitude de leur payer leurs I.S. avant de partir comme l’avaient fait les premiers ministres Augustin Matata Ponyo et Bruno Tshibala. Reste à savoir si le cœur de Judith Suminwa sera touché par cet ultime appel, car quatre mois d’attente c’en est trop.