Alors que les agriculteurs de la République se réjouissaient de l’arrivée à la tête de leur ministère de tutelle d’un technicien, expert dans le domaine, malheureusement les espoirs s’envolent et ce, à une vitesse vertigineuse. Non sans raison car, en plaçant sa confiance en la personne du ministre d’État, ministre de l’agriculture, Grégoire Mutshail Mutomb, le président de la République s’attendait à une garantie, une amélioration de la sécurité alimentaire des Congolais. Mais le constat est amère.
Non seulement que le ministre technicien n’a posé aucune action pendant la période de la campagne agricole par lui fixée du 30 juillet au 30 août, mais aussi et surtout qu’il embrasse trop de partenaires avec lesquels il signe des protocoles d’accord et sollicite de manière intempestive l’octroi des marchés gré à gré auprès de la Direction Générale des Contrôles des Marchés Publics (DGCMP), autorité de régulation dans le domaine. Ce qui, selon un agent de cette direction qui a contacté Scoop RDC, mettrait mal à l’aise sa hiérarchie, qui n’a pas oublié le fait que l’œil du bulldog national, entendez Jules Alingeti, est toujours ouvert.
D’après les câbles de Scoop RDC au sein du secrétariat général du ministère de l’agriculture, Grégoire Mutshail aurait sollicité une bagatelle somme de 100 millions USD, pour une campagne agricole fictive, n’existant que dans la propre tête de son lanceur, et que les finances publiques auraient accepté de financer 40% de ce montant. Cette campagne aurait créé un doute dans le chef du ministre des Finances, Doudou Fwamba, qui se poserait la question de savoir s’il faudra engager une telle dépense pour des actions incertaines et non chronométrées.
Dans le milieu des agriculteurs, c’est la désolation. Dans l’hémisphère sud, la saison de pluie est déjà de retour ; les semailles sont en cours avec des semences récoltées de manière aléatoire par les agriculteurs ; des semences non certifiées par les services compétents. De quoi créer un doute sur le rendement à la récolte, et un mauvais départ pour quelqu’un sur qui reposerait la charge de la sécurité alimentaire des Congolais. L’hémisphère Nord, qui devrait fournir la semence à l’hémisphère Sud, ignore si la campagne agricole a lieu ou non, car n’ayant vu ni engrais ni engin agricole.
Un expert du ministère interrogé par votre média en ligne n’a pas caché son indignation : « Il faut oublier cette campagne ; car son temps est révolu. Cela présage une catastrophe pendant la période de soudure l’année prochaine. C’est du jamais vu. Toute la déception réside dans le fait qu’à la tête du ministère il y a un technicien, censé être bien outillé pour comprendre les enjeux agricoles par rapport à la saison mais qui, malheureusement affiche piètre figure. J’ai honte entant qu’ agronome ».
C’est comme qui dirait tel est pris qui croyait prendre. En effet, dès son avènement à la tête du ministère de l’agriculture, Grégoire Mutshail avait annoncé avec pompe être venu »corriger » les choses et relever le ministère, détruit d’après lui. Mais c’est plutôt tout le contraire qui se constate ; car les agriculteurs savent au moins qu’avec ses prédécesseurs, ils avaient bénéficié en temps réel des intrants agricoles et autres matériels aratoires en période de campagne agricole, comme soutien du gouvernement à leurs activités.
Maintenant on peut comprendre pourquoi le vice-premier ministre, ministre de l’Economie, le professeur Mukoko Samba avait, dans les mesures préconisées pour juguler la crise alimentaire, proposé l’importation des denrées alimentaires de grande consommation plutôt que de compter sur la production locale. Foi d’un visionnaire !