Par Isidore Kwandja Ngembo/Directeur du Comité National des Jeux de la Francophonie
A la dernière réunion du Conseil des ministres de vendredi 30 août 2024, Madame la Première Ministre, Cheffe du gouvernement a, dans sa communication, annoncé l’organisation, pour la toute première fois dans l’histoire de notre pays, d’une Coupe d’Afrique des Nations, toutes disciplines sportives confondues.
En effet, trois semaines après le succès éclatant des IXes Jeux de la Francophonie, soit le 29 août 2023, la République démocratique du Congo a été désignée par la Confédération africaine de handball (CAHB), comme pays hôte de la 26e édition du Championnat d’Afrique des nations de handball séniors dames.
En collaboration avec la Confédération africaine de handball, la Fédération nationale de handball et le gouvernement congolais, Kinshasa va donc accueillir, du 27 novembre au 07 décembre 2024, la 26e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de handball féminin qui mettra au prise seize nations africaines, sous le haut patronage du Président de la République, Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en sa qualité de Champion de la masculinité positive de l’Union africaine.
Il est important de souligner que l’organisation pour la première fois d’une CAN en RDC, elle est féminine. Et, comme il n’y a pas de hasard dans la vie, elle coïncide avec un gouvernement dirigé par une femme Premier Ministre et qui compte en son sein des femmes titulaires d’importants portefeuilles ministériels et des ministres plénipotentiaires de première classe.
Nous ne doutons donc pas un seul instant que le coup d’envoi de cette première CAN organisée en RDC sera donné par le premier sportif du pays, à savoir, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le tirage au sort a lieu le 19 septembre 2024 à Kinshasa, en présence du Président de la Confédération africaine de handball, des représentants de fédérations nationales de handball de pays participants à la 26e édition du Championnat d’Afrique des nations de handball féminin, ainsi que d’autres personnalités africaines du monde sportif.
La cérémonie d’ouverture, qui sera haute en couleurs et marquée par des spectacles soulignant la richesse culturelle congolaise dans toutes ses facettes, aura lieu au stade des Martyrs situé à deux pas du gymnase moderne et multisports qui accueillera les compétitions de la 26e édition du Championnat africain. Les quatre meilleures équipes africaines de handball féminin de cette compétition seront en même temps qualifiées pour le Championnat mondial qui sera organisé conjointement par l’Allemagne et le Pays-Bas en 2025.
Que dire à ceux qui ne voient pas la nécessité d’organiser de tels événements sportifs ?
Le moins que l’on puisse dire à tous ceux qui pensent que le pays est en guerre et a d’autres priorités plus importantes que l’organisation de tels événements sportifs, est que le sport est également utilisé, en diplomatie, comme un outil puissant pour prévenir les conflits, consolider la paix et promouvoir la coexistence pacifique.
Mais au-delà de la puissance du sport comme un véritable vecteur de cohésion et d’intégration sociale qui par sa portée universelle lui permet de transcender les cultures, le sport favorise la paix, facilite l’inclusion sociale et l’égalité, renforce l’éducation et le développement des compétences, et contribue à l’essor de l’économie nationale.
Les États qui ont bien compris le concept de « Soft Power » théorisé par le Géopolitologue américain Joseph NYE, savent pertinemment qu’à défaut de disposer les éléments fondamentaux du “Hard Power”, notamment la capacité de contraindre qui consiste à utiliser le pouvoir coercitif de la carotte et du bâton, de la puissance militaire et de sanctions économiques, pour obliger les autres à suivre sa volonté, utilisent plutôt le sport et la culture pour séduire et obtenir par la persuasion et la manière douce les résultats souhaités.
Ce n’est donc pas pour rien que les Etats se battent pour organiser des mégas événements sportifs mondiaux. Le sport a un impact certain sur le Soft Power d’un État, par sa capacité à séduire et à attirer.
Ainsi, l’organisation des compétitions sportives continentales et internationales contribue fondamentalement à la construction de l’image de marque du pays, de sa réputation et de son prestige, pour exercer une influence positive dans le concert des nations.
La RDC, comme tous les États du monde, met en œuvre des stratégies d’influence et d’orientation des relations internationales en sa faveur pour renforcer la légitimité de son action internationale.