Noella Ayeganagato : Ministre de Fifi Masuka qui fait la honte de la République

Quand le clientélisme et le favoritisme guident les chefs des regroupements politiques, ils ne produisent toujours que des effets négatifs dans la société et contre la société. Ceci se prouve avec la ministre de la Jeunesse Noella Ayeganagato, choix de la gouverneure du Lualaba au gouvernement central ce, après avoir dribblé tous ses partenaires des regroupements A24, A25 et AN lors de la désignation de candidats à proposer pour la formation du gouvernement Suminwa. Elle broie du noir, dégageant en elle l’amateurisme doublé de l’incompétence depuis sa prise des fonctions. C’est le moins que l’on puisse dire.

Tenez, pendant que devait s’ouvrir ce jeudi 29 août 2024 le premier sommet des présidents de la jeunesse africaine à Kinshasa, auquel le président de la République allait personnellement assister, un brusque communiqué émanant du ministère de la Jeunesse est tombé le matin pour annoncer le report dudit sommet sans en donner les réelles motivations, alors que les délégations étrangères déjà à Kinshasa (Burkina Faso, RCA, Ghana, Kenya…) s’apprêtaient à aller vers le centre financier de la capitale, lieu indiqué pour l’événement. Scandale !

Oui, scandale parce que le timing de l’annonce du report démontre un manque de respect profond envers les invités internationaux et une défaillance inacceptable en termes de planification. En pleine nuit, alors que les délégations étaient déjà en route, il est inconcevable qu’aucune mesure n’ait été prise pour prévenir cette débâcle. Ce fiasco ne se limite pas à une simple maladresse ; il illustre une série de défaillances organisationnelles et un manque de professionnalisme qui jette une ombre sur toute la diplomatie congolaise. Du coup, c’est un discrédit pour le pays qui ferait croire à l’incapacité flagrante du gouvernement à gérer des événements internationaux de grande envergure, tout ça à cause de l’irresponsabilité manifeste de la ministre Noella Ayeganagato, non préparée à assumer des hautes fonctions, tombée comme un cheveu dans la soupe.

Dans un pays normal, Noella Ayeganagato devait démissionner ou à défaut être révoqué pour avoir créé un véritable incident diplomatique.

Il faut rappeler que la ministre de la Jeunesse n’est pas à son premier forfait. Récemment lors de la Journée mondiale de la jeunesse, le discours par elle prononcé s’était présenté comme un exercice de communication déconnecté des réalités du terrain. En effet, elle avait donné l’impression de tenter d’introduire des tendances issues des réseaux sociaux dans les institutions décisionnaires de l’État.

D’après Me Honoré Mvula Kabala qui a autopsié et décortiqué ce discours, la ministre risque de mener la jeunesse congolaise vers une voie utopique et dangereusement naïve. Il y a décelé trois incongruités suivantes : le populisme des réseaux sociaux qui est un danger pour les institutions, une vision utopique et déconnectée des réalités d’autant plus que l’État ne peut être géré comme une plateforme sociale.

Pour Honoré Mvula, la campagne « Topesa RDC chance » lancée ce jour-là, bien que séduisante en apparence, repose sur une vision simpliste et populiste.

« S’inspirer des réseaux sociaux pour définir des politiques publiques est une démarche irresponsable. Les réseaux sociaux, bien que puissants pour mobiliser l’opinion publique, ne peuvent pas servir de base à des décisions d’État. Les politiques publiques doivent être élaborées sur la base d’une analyse rigoureuse des faits, des données économiques, et des réalités sociales, non sur des slogans accrocheurs mais vides de sens », fait-il remarquer en ajoutant que « les tendances éphémères des réseaux sociaux ne doivent pas dicter les orientations d’une nation. Gouverner un pays nécessite une approche réfléchie, fondée sur l’expertise et la recherche scientifique, et non sur des initiatives superficielles destinées à gagner des likes et des partages ».

Quant à une vision utopique et déconnectée des réalités, Honoré Mvula estime qu’en invitant les jeunes à s’engager dans des actions patriotiques sans offrir de solutions concrètes aux problèmes structurels du pays, la ministre propose une vision utopique qui risque de détourner l’attention des véritables défis. Le clientélisme, la corruption, et les inégalités sociales sont des problèmes systémiques qui ne peuvent être résolus par des campagnes de communication, aussi bien intentionnées soient-elles.

« L’idée de créer un mouvement basé sur la solidarité et le patriotisme, sans d’abord résoudre les problèmes de mauvaise gouvernance et de manque de services publics essentiels, est non seulement irréaliste mais aussi contre-productive. Cela pourrait engendrer plus de frustration chez les jeunes, qui verront rapidement le fossé entre le discours officiel et la réalité de leur quotidien », observe Honoré Mvula en martelant que l’État ne peut être géré comme une plateforme sociale.

« L’État doit rester une institution sérieuse, guidée par des principes solides de droit et de gouvernance. Les décisions politiques doivent être prises par des experts, après consultation avec les parties prenantes pertinentes, et non en fonction des tendances populaires des réseaux sociaux. Cette approche risque de compromettre la crédibilité des institutions publiques et d’affaiblir la confiance des citoyens en leurs dirigeants. L’idée de promouvoir un engagement citoyen basé sur des concepts abstraits et idéalisés sans s’attaquer aux racines du malaise social est dangereuse. Elle expose les jeunes à des désillusions massives, car ils réaliseront rapidement que les bonnes intentions ne suffisent pas à changer un système profondément dysfonctionnel », égratigne-t-il la ministre Noëlla Ayeganagato.

Il faut signaler que le choix de la gouverneure Fifi Masuka sur la tik-tokeuse Ayeganagato, a été sérieusement critiqué à cause de la légèreté et l’indécence manifestées par cette dernière sur Tik Tok avant sa nomination, alors que ses trois plateformes politiques (A24, A25 et AN) regorgent des compétences valeureuses. Politique de la panthère !  

  • Bendélé Ekweya té

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