A son accession au pouvoir en janvier 2019, le président Félix-Antoine Tshisekedi, scandalisé par l’ampleur de la corruption dans le pays et soucieux de son développement, avait aussitôt décidé de faire de la lutte contre la corruption en vue de la bonne gestion des deniers publics, l’une des priorités de son mandat.
Sans plus tarder, il instruisit l’Inspection générale des finances (IGF) de s’attaquer sans complaisance à la corruption et au détournement des deniers publics, un mal plombant les finances publiques depuis des années.
Dans sa vision, il voulait l’implémentation de la bonne gouvernance qui requiert la mise en œuvre des moyens et des normes, visant ainsi la transparence dans la gestion de la chose publique, l’obligation de redevabilité, la conformité des actes aux normes légales et règlementaires établies.
Aussitôt vitalisée, l’IGF a fait un constat sur le mode de gestion de la chose publique caractérisée par un environnement désastreux de gestion des finances publiques et peu attractif pour l’investissement privé. Elle a dû déceler sept maux qui rongent les finances publiques suivants :
1. L’incivisme fiscal généralisé du Congolais qui se bat bec et ongles pour se soustraire à l’impôt. C’est matin, midi, soir que des personnes physiques et des sociétés peaufinent toutes sortes de stratégies pour échapper aux obligations fiscales ;
2. La collusion entre des agents de l’Etat et des assujettis aux impôts et taxes qui enfonce l’administration publique financière dans une fraude démesurée et un coulage des recettes érigé en un système mafieux organisé ;
3. La procédure sur les marchés publics qui n’est pas respectée : le gré-à-gré avec ou sans avis des organes attitrés demeure le mode par excellence d’attribution des marchés. Les conséquences de ces irrégularités, ce sont des chantiers publics inachevés, des routes mille fois financées et toujours en état de délabrement, des entités territoriales privées d’infrastructures hospitalières et éducatives viables ;
4. Le recours abusif aux exonérations fiscales, douanières et parafiscales qui impactent négativement les ressources publiques. Par exemple, le manque à gagner enregistré par la DGDA sur la période allant du 1er janvier 2017 au 17 août 2020, a été évalué par cette régie à l’équivalent de 3.688.353.326 USD ;
5. Les tracasseries administratives répétitives qui handicapent les projets de création d’entreprise ;
6. Le paiement des droits et avantages indus qui ont ruiné pratiquement les entreprises et établissements publics ;
7. Le recours permanent à la procédure de paiement en urgence qui saigne inlassablement le trésor public et dépouille la comptabilité publique de toute sa substance.
Face à ce tableau sombre, l’IGF, redynamisée par un leadership fort de l’Inspecteur général des finances, chef de service, Jules Alingete, a mis en place plusieurs stratégies. Des actions courageuses ont été entreprises pour l’implémentation de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et les antivaleurs.