C’est une affaire de succession de feu Shabani qui a engendré un dossier judiciaire opposant ses enfants, l’aîné Gabriel Shabani dit Shabani Record à ses jeunes frères Junior Shabani et José Shabani. Ces derniers sont incarcérés à la prison centrale de Makala, condamnés à mort au premier degré, puis à 10 ans de servitude pénale au second degré à la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Ils ont été ainsi condamnés pour tentative de meurtre sur leur précité grand-frère et pour faux en écriture suite à un litige successoral les opposant à ce dernier.
Seulement, les condamnés accusent leur aîné d’avoir fait impliquer dans cette affaire au niveau de toutes les phases du procès, l’influence politique de son « ami » Me Peter Kazadi, ancien ministre de l’Intérieur, aujourd’hui député national, pour les clouer en prison afin qu’il reste seul maitre des biens successoraux.
Si au premier degré au Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, l’influence de Me Peter Kazadi n’était pas très visible, c’est à la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe qu’elle a été perceptible à travers l’interférence de madame le premier président de cette cour, Espérance Dia Akir, soutiennent les avocats de la défense.
En effet, ces derniers affirment que leurs deux clients qui devaient en principe être acquittés en appel pour absence des preuves matérielles de ces deux préventions susmentionnées (tentative de meurtre et faux en écriture), ont malheureusement encore été condamnés au degré d’appel d’une peine de dix ans de servitude pénale. Mais ce jugement, affirment encore les avocats de la défense, n’est pas l’œuvre de juges de la composition, mais plutôt de la seule madame le premier président de la Cour d’appel, Espérance Dia Akir qui, rapporte-t-on à Scoop RDC, a de liens forts avec l’ancien VPM de l’Intérieur Peter Kazadi. Elle l’aurait agi en complicité avec le ministère public, tout en interdisant au greffier d’informer à la partie prévenue que le dossier a été prononcé.
Ce dont l’on reproche véritablement à Mme Espérance Dia Akir dans ce dossier sous l’influence, soutient-on, de Me Peter Kazadi, c’est d’avoir pris l’affaire en délibéré pendant deux mois, puis d’avoir ordonné la réouverture du débat tout en changeant toute la composition. Or, en cas de l’ADD, argumentent ceux qui ont fait le Droit, l’on ne change pas toute la composition, l’un des anciens juges ou le ministère public doit rester. Ce qui n’aurait pas été le cas. Autre reproche formulé contre Mme le premier président de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, c’est d’avoir même confisqué cette nouvelle composition le dossier et confectionné elle-même le jugement ayant condamné les deux frères Shabani sans le faire passer en plénière.
Pour tous ces manquements, et personne n’étant pas au-dessus de la loi, Junior et José Shabani demandent à la haute hiérarchie judiciaire de sanctionner Mme le premier président de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe et de les remettre dans leurs droits. Ils en appellent aussi au ministre d’Etat, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, dans sa quête d’une justice équitable, de se pencher aussi sur leur cas pour qu’ils soient libérés et parviennent à bénéficier paisiblement de leurs quotes-parts dans la succession que leur aîné Gabriel Shabani voudrait tout s’accaparer. Dossier à suivre.