Le violons ne se sont pas accordés sur le ticket les membres de l’Union sacrée de la nation (USN) au bureau définitif du sénat ce, malgré les deux reports de l’élection pour harmoniser la liste et la dernière séance dirigée par Augustin Kabuya, coordonnateur de l’USN, vendredi 09 août dernier.
En effet, certains regroupements politiques ont refusé de faire marche arrière, à en croire le communiqué du bureau provisoire qui indique uniquement un retrait (Christophe Lutundula au poste de premier vice-président) et la substitution au MLC de Jean Bamanisa par Françoise Bemba au poste de rapporteur.
A l’UDPS où le président de la République qui en est autorité morale a jeté son dévolu à la présidence du Sénat sur son ancien premier ministre Sama Lukonde, la candidature d’Idrissa Mangala déposée avec pompe au nom du parti n’a pas été retirée de manière officiellement. Les militants surtout kasaïens de l’UDPS qui ont fait des audios dans les réseaux, ont sérieusement critiqué Félix Tshisekedi qu’ils accusent sans ambages de tuer le parti d’Etienne Tshisekedi, en les privant de tous les avantages de 37 ans de combat au profit de ses propres combines prétendument au nom des alliances.
A l’UNC et alliés, regroupement de Vital Kamerhe, actuel président de l’Assemblée nationale, l’on a décidé de maintenir Eustache Muhanzi Mubembe au poste de deuxième vice-président. La raison avancée selon certains cadres de ce regroupement, Vital Kamerhe dit ne pas être prêt à retirer sa candidature au profit de Modeste Bahati Lukwebo au motif que ce dernier avait refusé de retirer la sienne au profit de Vital Kamerhe au poste de président de l’Assemblée nationale, et que seule l’élection primaire organisée par l’Union sacrée de la nation les avait départagés. C’est ainsi que l’UNC et alliés veulent à ce que l’élection départage son candidat Eustache Muhanzi Mubembe et Modeste Bahati Lukwebo, président national de l’AFDC.
Toujours selon l’UNC et alliés, le mot d’ordre donné par l’autorité morale de l’Union sacrée de la nation, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est limité au profit de Sama Lukonde Kyenge à la présidence, Kalala wa Kalala José au poste de premier vice-président et Taupin Kabongo à la questure, alors que selon les Kamerhiens, il a laissé les autres postes ouverts à la compétition.
Outre les deux précitées (UDPS et UNC), il y a A24 (Alliance 24), l’une des plateformes dirigées par la gouverneure du Lualaba, surnommée « Panthère » pour ses différents dribblings sur les hommes politiques, qui a maintenu la candidature de Pascal Bitika à la vice-questure du sénat. L’ancien vice-ministre du Plan, aussi versatile que jamais, va affronter à ce poste Isabelle Kabamba wa Umba. Mais seulement, sa candidature qui paraît d’un chauve-souris, va le mettre véritablement en difficulté bien que la panthère ait mis des moyens financiers colossaux en jeu comme dénoncé par l’ancien député national Zacharie Bababaswe pour corrompre les sénateurs.
Non sans raison, car bien qu’il se réclame haut et fort du Maniema alors qu’il est en réalité natif de Shabunda au Sud-Kivu, Pascal Bitika doit se retrouver en face de certaines réalités géopolitiques. Si le pouvoir tient que le rapporteur adjoint du sénat soit quelqu’un de l’opposition comme à l’Assemblée nationale, et à l’occurrence de l’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, le seul parti d’opposition qui a des sénateurs, sans faire allusion à Jean-Claude Baende, ancien de DYPRO de Constant Mutamba qui a fait allégeance à la panthère du Lualaba mais qui concourt à ce poste, Bitika doit automatiquement être éliminé de la liste s’il se réclame du Maniema, étant donné que l’unique candidat aligné par la vraie opposition est Salomon Kalonda Idi dit SK Della qui est aussi du Maniema. Donc, à ce seul bureau du sénat, si l’on veut réellement laisser ce poste à l’opposition, les candidatures de Bitika et autres Idrissa Mangala de l’UDPS et Justin Kalumba appuyé par Pius Muabilu ne peuvent pas passer du fait qu’ils sont tous de la même province du Maniema, la géopolitique oblige.
Si par contre, Pascal Bitika se réclame de Shabunda, donc du Sud-Kivu sa véritable province d’origine, là encore l’équation devient difficile et il est mal barré d’autant plus que pour le poste de deuxième vice-président est disputé par deux natifs de cette province : Modeste Bahati Lukwebo et Eustache Muhanzi Mubembe, tous du territoire de Kabare. Donc, l’on ne peut pas avoir dans la configuration du bureau du sénat un deuxième vice-président et un questeur adjoint de la même province.
Dans la recherche de positionnement, les sénateurs de l’espace grand Equateur qui ont fait leur déclaration samedi 10 août 2024, se remettent à l’arbitrage du président de la République, autorité morale de l’USN, pour que la géopolitique soit véritablement respectée selon la Constitution. Etant donné que la présidence de la République revient à un lubaphone du Grand Kasaï (Kasaï oriental, Kasaï central, Kasaï et Sankuru) et que l’Assemblée nationale est occupée par un swahiliphone (Sud et Nord-Kivu, Maniema, Grand Katanga et la grande Orientale), la primature ainsi dirigée par quelqu’un de l’espace kikongophone (Kongo central, grand Bandundu et Kinshasa), ces sénateurs estiment qu’il est de bon aloi que la présidence du sénat revienne au moins à l’espace lingalaphone qui prend toute le grand Equateur (Equateur, Mongala, Sud et Nord Oubangui et la Tshuapa. Seront-ils écoutés ?
De toutes les façons, l’analyse de Scoop RDC est purement politique, mais les réalités politiciennes rdciennes étant telles qu’elles sont, les surprises ne sont pas à exclure, le pouvoir de Mammon s’imposant souvent devant les sénateurs qui ne sont pas exempts de la corruption.