Aperçue à la manif. des frondeurs de l’UDPS : Acacia Bandubola, piégée ou traitresse ?

Tiré d’Africa News/Titre de Scoop RDC

C’est la mauvaise nouvelle pour les loyalistes alignés derrière Augustin Kabuya : Acacia Bandubola, la ministre d’Etat UDPS en charge des Affaires foncières, a participé hier dimanche 11 août 2024 aux assises de la Convention démocratique du parti (CDP), marquée par la destitution du Secrétaire général de sa propre formation politique, celui-là même qui a signé la décision l’envoyant siéger au gouvernement. La co-directrice de campagne de Félix Tshisekedi à la présidentielle de décembre 2023 se retrouve du coup au cœur de la polémique.

Nombre de cadres en phase avec le Secrétaire général, aux commandes du parti consécutivement au mandat lettre que son président statutaire, Félix Tshisekedi, avait donné à l’ancien secrétaire général Jean-Marc Kabund pour assurer son intérim après sa victoire à la présidentielle de 2018, se désolent qu’une ministre, censée se ranger du côté de la légalité, s’affiche avec les frondeurs réunis dimanche à Sainte Anne. Avec plus de dix collègues UDPS au gouvernement, se retrouver seule dans une rencontre débouchant sur l’éviction de son chef de parti sonne comme une rébellion, tant à l’égard de Kabuya que de Tshisekedi, sauf si les anti-Kabuya auraient reçu la bénédiction de l’autorité de référence du parti. Peut-être que Bandubola s’est retrouvée dimanche au mauvais endroit et au mauvais moment.

Ex-ministre de l’Economie nationale sous Ilunkamba et ancienne responsable de l’UDPS en Île de France, elle semble avoir une mauvaise lecture des enjeux au sein de sa formation politique. La min’Etat n’a pourtant pas besoin d’un dessin pour comprendre que Kabuya protège le fauteuil de Tshisekedi à la présidence du parti.

«C’est par là que celui qui a pris les commandes de l’UDPS à l’issue du vote organisé lors du congrès de mars 2018 devrait chuter après ses deux mandats à la magistrature suprême de la République démocratique du Congo. Organiser un congrès pendant que lui n’est pas aux affaires au parti c’est lui arracher la présidence confiée à Kabund en 2019 et la perte de contrôle de la machine», explique un habitué de Pétunias.

La ministre des Affaires foncières peut se réfugier derrière les statuts du parti qui citent les ministres UDPS parmi les membres de la CDP en vue de justifier sa présence suspecte à Sainte Anne. Seulement l’absence de ses autres collègues devait constituer pour elle un indice sérieux pour comprendre qu’ils n’accordent aucun crédit à cette démarche imposée en violation des statuts et du Règlement intérieur, et à ses initiateurs, pour la plupart des aigris.

À bien regarder, l’ancien ministre de la Santé Eteni Longondo a été rejoint dans sa rébellion par quelques anciens ministres ou ex-mandataires du parti, froissés comme jamais pour n’avoir pas été nommés au sein du gouvernement Suminwa, ou encore un ancien membre du Bureau de l’Assemblée nationale fâché pour avoir échoué de rempiler.

Réputée membre du pré carré du président de la République qui a fait d’elle codirectrice de campagne, Bandubola a peut-être obtenu le quitus de ce dernier. Un argument difficile à prospérer alors que le Président avait espéré une solution plus pacifique dans cette guerre intestine qu’il avait classée au rang de «vitalité de la démocratie». Certains proches de la ministre ont évoqué la thèse d’un piège, faisant part d’une invitation lancée par un haut cadre de l’UDPS bien positionné à l’Assemblée nationale.

  • Bendélé Ekweya té

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