Elle n’ira finalement pas en appel contre sa condamnation au pénal, par le procureur général de la confédération helvétique pour n’avoir pas empêché la corruption d’un agent de l’État congolais, par son partenaire d’affaires Dan Gertler, lorsqu’en 2017, elle a racheté des actifs miniers détenus par ce dernier dans deux entreprises en RDC, et que ses actions de la Gecamines acquises à vil prix par Gertler, avait fait scandale. Elle, c’est la société Glencore.
En effet, pour le procureur général suisse, Glencore n’a pas pris des mesures nécessaires pour empêcher la corruption d’agents étrangers par son partenaire d’affaires dans le cadre de l’acquisition par ce dernier, de parts minoritaires dans deux entreprises minières en RDC en 2011. A ce titre, Glencore devra payer une amende de 2 millions de francs suisses et une compensation de 150 millions de dollars américains à titre d’avantage estimé obtenu par le partenaire commercial corrupteur à savoir Dan Gertler.
Pour sa part, Glencore n’a pas admis les conclusions du ministère public de la confédération helvétique (MPC) mais, dans l’intérêt de la résolution de cette affaire, a accepté de ne pas faire appel de l’ordonnance pénale, peut-on lire dans son communiqué du 5 août dernier. Aussi, la firme suisse affirme avoir pleinement coopéré à l’enquête menée par le MPC et a notamment pris des mesures significatives depuis 2016 dans le but d’améliorer son programme de conformité. Et ces éléments auraient été pris en compte comme facteurs atténuants dans la détermination du montant de l’amende.
Pour la petite histoire, lorsqu’en 2011, Glencore alors actionnaires dans trois projets en RDC : Mutanda Mining, Kansuki Sprl et Kamoto Copper Company dont Gecamines détient de parts minoritaires qui seront vendues pour les deux premières à des sociétés affiliées à Dan Gertler, notamment Rowny Assets et Biko Invest.
Ce que Glencore ne savait pas, est que Dan Gertler avait corrompu la partie congolaise pour minorer la valeur de ses actifs à telle enseigne que les ventes à Gertler de ces actions de la Gecamines avaient provoqué l’indignation dans le monde des affaires et politique. En effet, le prix de vente de moins de 200 millions de dollars américains au total était beaucoup trop bas, puisque après la fusion entre Mutanda Mining et Kansuki Sprl quelques temps après ces acquisitions scandaleuses donnant naissance à une nouvelle société Mutanda, celle-ci était en voie de devenir un des plus importants projets de cuivre-cobalt du pays, avec notamment des teneurs en cobalt extrêmement élevées.
Ainsi, l’ampleur du bradage malgré les explications de Gertler apparaîtra en 2017, lorsque ce dernier revendra ces mêmes actifs sans les avoir valorisés pour 922 millions de dollars à Glencore, soit au moins 4 fois plus que le prix d’achat et sans compter le profit réalisé par Gertler pendant 6 ans.
C’est à ce niveau que le ministère public suisse frotte les oreilles de Glencore qui sans le vouloir, a cautionné cette supercherie.
Du côté congolais, c’est encore le silence total, surtout quand on sait qu’avec l’accord ventura signé par Madame Rose Mutombo alors garde ses sceaux, accord qui lie la RDC à ne plus poursuivre Dan Gertler partout où il serait cité dans des affaires liées aux mines congolaises. Que fera alors Constant Mutamba, le nouveau ministre de la Justice qui entend poursuivre tous les délinquants économiques ? Car dans ce dossier, Joseph Kabila, feu Katumba Mwanke, Albert Yuma et tant d’autres collaborateurs de l’ancien président de la République auraient été bénéficiaires de ce bradage des actifs de la Gecamines.