La rentrée judiciaire 2024-2025 de la Cour des comptes a été lancée officiellement, ce jeudi 25 juillet 2024, par le premier président Jimmy Munganga. C’était au cours d’une audience plénière solennelle dans la salle de spectacle du Palais du peuple, en présence de la première ministre Judith Suminwa qui a représenté le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, ainsi que celle des présidents de deux chambres du parlement, des membres du gouvernement et des magistrats.
Dans sa traditionnelle mercuriale, le procureur général près la Cour des comptes a évoqué le thème basé sur « la gestion publique pour la consolidation de la cohésion et la solidarité nationale ».
Pour lui, la thématique choisie s’impose au profit du changement des institutions de la République.
« Le choix du thème de ma mercuriale est justifié par le changement des institutions. Nous commençons comme un nouveau cycle avec le Chef de l’Etat, une nouvelle législature et un nouveau gouvernement d’espoir. Je dis gouvernement d’espoir parce que les Congolais espèrent que ce gouvernement prendra des mesures pour appliquer l’article 58 de la Constitution de la République, qui veut que les Congolais jouissent des richesses nationales. L’Etat a le devoir de les redistribuer équitablement et de garantir le droit au développement. Donc l’obligation pour le gouvernement est de mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles », a martelé le procureur général près la Cour des comptes, Salomon Tudieshe.
Salomon Tudieshe, procureur général près la Cour des comptes.
Dans son élocution, le Premier président de la Cour des comptes de la République Démocratique du Congo, Jimmy Munganga a sollicité la modification de la loi organique N°18/024 du 13 novembre 2018 portant composition, organisation et fonctionnement de cette Cour, afin de lui permettre à lutter efficacement contre la corruption et le détournement des deniers publics.
« Cette rentrée connaît trois événements historiques de la RDC, à savoir : le renouvellement du second mandat du chef de l’Etat, le renouvellement du mandat des présidents des deux chambres du Parlement, des députés et sénateurs ainsi que de l’investiture du nouveau gouvernement. La Cour des comptes va profiter de sa rentrée judiciaire solennelle pour l’exercice 2024-2025, pour remettre son rapport annuel de l’exercice passé au président de la République, à la première ministre et aux deux présidents du Parlement », a déclaré Jimmy Muganga, premier président de la Cour des Comptes, lors de son discours.
Par ailleurs, le premier président demande des réformes des bases légales dans la procédure devant la Cour des comptes.
« Cette disposition légale constitue un recul par rapport à l’ancien article de l’Ordonnance-loi n° 87-031 du 22 juillet 1987 relative à la procédure devant la Cour des comptes qui disposait que lorsque la Cour des comptes relève des faits susceptibles de constituer des infractions, le Procureur général en informe le Procureur général de la République près la Cour suprême de justice qui saisit, s’il échet, les cours et tribunaux compétents. La disposition actuelle, en instaurant un intermédiaire politique entre la Cour des comptes et les juridictions de l’ordre judiciaire pose problème et mérite, pour ce fait, d’être reformulée», a-t-il fait remarquer.
Il sied de rappeler qu’à l’issue de cette audience plénière solennelle de la rentrée judiciaire 2024-2025, la Cour était composée de cinq magistrats notamment son premier président et 4 présidents de la chambre avec le concours de son procureur général et l’assistance de son rapporteur général.