Tiré de Environews-rdc.net
La ministre d’Etat, ministre de l’Environnement et développement durable a effectué une itinérance dans la zone du projet REDD+ Mai-Ndombe, implémenté depuis 2009, dans la province portant le même nom. C’est la première visite depuis sa nomination. Elle lui a permis de palper du doigt, les réalisations de ce projet porté par l’entreprise ERA Congo, filiale de WWC. Les témoignages poignants des communautés et les infrastructures visitées ont poussé la ministre à envisager une duplication de ce genre de projets carbones dans d’autres provinces forestières. Elle en a décidé ainsi, ce mercredi 10 juillet 2024, lors de la de sa mission dans la province de Mai-Ndombe.
« Le projet de ERA Congo et WWC en partenariat avec le gouvernement, c’est un projet pilote important dans le territoire d’Inongo. C’est ça le projet que nous allons dupliquer dans d’autres provinces forestières. Ces provinces ne peuvent plus s’appeler (provinces pauvres). La conservation de la forêt nous donne en échange, les fonds des crédits carbones que nous transformons en ouvrages sociaux dans le cadre de l’éducation, la santé, l’alimentation etc. Avec un seul projet, on fait d’une pierre deux coups. On atteint plusieurs objectifs de développement durable », a déclaré Eve Bazaiba.
Avec les 20 millions de tonnes vendues sur les 22 millions certifiées, les communautés ont pu tirer des dividendes de leurs efforts déployés dans la conservation des forêts. Ainsi, une cérémonie symbolique de remise des infrastructures a été organisée. Eve Bazaiba a remis officiellement aux communautés locales et peuples autochtones, des bâtiments scolaires et le Centre hospitalier construits sur demande des populations.
Appréciant la qualité des infrastructures scolaires construites par ERA Congo et leur équipement, Eve Bazaiba s’est souvenue de son enfance.
« C’est dans ces conditions qu’un élève peut étudier. Écrire sur le dos ou sur la cuisse, nous n’avons pas appris comme ça. Nous, même la demande d’emploi se faisait à la main. Les enfants de nos jours, n’ont pas eu cette opportunité. Mais, ici à Inongo, j’ai au moins confiance que nous allons refaire cela ».
En effet, le projet REDD+ Mai-Ndombe s’emploi depuis quelques années à apporter des solutions basées sur la nature en conservant les écosystèmes forestiers pour en vendre du crédit carbone. Une réponse efficace à la lutte contre la crise climatique et à l’amélioration des conditions de vie des populations. L’approche utilisée compense les efforts déployés et permet à toutes les parties de tirer profit de la vente du crédit carbone.
« Nos enfants de 2ème et 3ème primaire étaient obligés d’aller à l’école au village de Bamboka. Souvent, ils chaviraient sur le lac dans leur course pour arriver à l’école. Lorsque nous sommes arrivés ici, l’un de nos objectifs était de sécuriser ces enfants. Nous avons construit cette école d’Inunu et pris en charge ses enseignants », a informé Jean-Robert Bwangoyi, directeur général de ERA Congo.
A titre illustratif sur le volet éducation, la société ERA Congo a assuré la prise en charge des frais de participation à l’examen d’Etat de 1.798 élèves pour cette édition 2024 contre 1.511 en 2023, soit une augmentation de 19% dans la province de Maï-Ndombe. Et les diplômés d’Etat ayant obtenu 70% ou plus bénéficient de la bourse pour leur cursus universitaire. Actuellement, le nombre s’élève à 19 boursiers. Une autre prise en charge assurée est celle des enseignants, 1215 répartis dans 130 écoles secondaires et primaires localisées dans sa concession en sont bénéficiaires. Et pour ce qui est de la construction des écoles modernes, 27 écoles ont été construites et actuellement quatre nouveaux chantiers sont en cours d’exécution sur demande des communautés locales.
Outre les écoles, des infrastructures sanitaires ont été construites dans certains villages pour alléger la souffrance des communautés. Deux centres de santé modernes ont été construits à Ibali et Bamboka au profit des communautés et des cliniques mobiles sont souvent organisées pour la riposte des épidémies telles que le monkeypox, la rougeole et autres. A cela s’ajoute la construction de 30 forages dans environ 27 villages, pour lutter sensiblement contre les maladies hydriques.
Face à la rareté des poissons dans le lac Mai-Ndombe, le projet REDD+ Mai-Ndombe encadre les communautés locales sur la pisciculture à travers les étangs. Pour l’instant 25 étangs ont été aménagés dans trois villages. Et présentement sur la rivière Mpongoboli, deux cages flottantes ont été construites pour expérimenter l’élevage des poissons, un projet pilote qui pourra être dupliqué dans d’autres coins.