Enseignant à l’Université des sciences de l’information et de la communication (UNISIC, ex-IFASIC ou ISTI), Didier Mbuy a aussi une oreille musicale. Il sait apprécier à juste titre les talents sans fanatisme aveugle. C’est le cas de le dire de certains jeunes musiciens congolais dont les voix, mieux les vocaux, transmettent, selon lui, des émotions diverses. Il cite par exemple Modogo Abarambwa, Eric Tutsi, Dédé Djasco, Mirage Supersonic, Tripason Le Correcteur, Eboa Lotin, Ibrator et ne limite pas la liste. Ci-dessous ce qu’il a écrit sur eux sur sa page Facebook :
« Quand j’écoute la rumba congolaise, il est comme ça des voix pas forcément connues du grand public, ni exceptionnelles, mais qui me transmettent des émotions diverses… On a beau en effet très bien chanter, mais transmettre des émotions, c’est autre chose!! Ainsi, je peux vous citer mes coups de cœur… Certains, même si on leur donne un tout petit espace dans un morceau de quelqu’un d’autre, vous enchantent carrément… Et du coup, l’on veut qu’ils n’arrêtent pas de chanter!
1. Modogo Abarambwa : Déjà, dans Quartier Latin, il ne ratait pas ce qu’on appelle ici les «solos vocaux»… Et ce qu’il démontre dans «Sysy Sylvie», et plus tard dans «Droit chemin» de Fally Ipupa, est simplement hallucinant, avec sa technique de chant assez particulière!
2. Éric Tutsi : Avec Babia Ndonga d’heureuse mémoire, il va survoler l’album V12, et l’éclabousser de son talent… Et Koffi Olomide l’appelait «Prof» à juste titre!
3. Dédé Djasco : Cette autre voix qui fait la beauté de «Droit chemin», particulièrement dans «Associé», et dans «Le temps de l’amour» du Karmapa…
4. Mirage Supersonic : Après son passage éclair dans Quartier Latin, il va performer vocalement dans deux albums personnels, «Figure de style» et «Arrête-moi si tu peux!» que je vous recommande vivement… Un crack du chant, ce garçon!
5. Tripason Le Correcteur : Sa voix haut perchée aux côtés de Félix Wazekwa (album «Signature»), Karmapa («Le temps de l’amour») et de Madilu System («Le tenant du titre») est plus connue que le chanteur lui-même… A chaque fois qu’il se retrouvait en choeur avec Canta Nyboma, le grand ninja lâchait: «Bolelisa nga te!» Au cours d’une soirée communautaire à Paris, Tripason restituera avec une facilité déconcertante le très difficile «Mi Amor» de Papa Wemba, sous un tonnerre d’applaudissements!
6. Eboa Lotin : Le Congolais! Sa technique de chant est aussi originale, empreinte d’une grande dextérité vocale si bien que Werrason le désignait toujours pour tester, dans une espèce de dialogue chanté, les candidats-chanteurs chez Wenge Musica Maison-Mère… Sa conversation chantée autrefois avec Bouton a toujours hérissé mes cheveux!
7. Ibrator : Sans doute l’un des chanteurs les plus doués de sa génération… A suivre toutes affaires cessantes dans «Leteta» avec une brève reprise de «Non» de Franco, et surtout dans «Rumba gospel»…
Je pourrais en citer d’autres, Seden Play, Guylain Essamba (ex-Cultura Pays-vie), Tramblero (ex-groupe Tshala Muana), Julio Nzau (ex-Victoria Eleison)… Tant qu’il y aura des douches artisanales communément appelées «kikoso», celles-ci resteront les plus grandes accoucheuses des chanteurs congolais… »
