C’est une pratique de prédation ancrée dans les entreprises publiques qui implique leurs agents en complicité avec des fournisseurs et certains juges des cours et tribunaux, consistant à saigner les caisses de ces entreprises à travers des jugements iniques bien boutiqués, que le ministre du Portefeuille, Jean Lucien Bussa, est allé présenter, vendredi 06 juillet dernier, au ministre d’Etat, ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Au sortir de l’audience, le nouveau ministre du Portefeuille a confié à la presse qu’ils ont échangé sur un mal profond qui ronge les entreprises de l’Etat, mal caractérisé par des condamnations, des jugements iniques et des saisies intempestives des comptes de la quasi-totalité de ces entreprises en faveur de tierces personnes ayant des différends avec elles.
« Ceci se passe à tout vent et c’est devenu systémique. Il faut mettre fin à cette situation là parce que ces types des jugements et la saisie des comptes de ces entreprises ont un impact négatif sur le développement de ces entreprises et par conséquent sur le développement de l’économique du pays », a déclaré Jean Lucien Bussa qui dit avoir fait un plaidoyer auprès du ministre d’État, ministre de la Justice pour que les décisions fortes soient prises en vue de protéger ces entreprises publiques afin qu’elles soient capables de jouer pleinement leur rôle économique et social au pays.
« …vous savez, l’économie est contrôlée par ces entreprises de l’État. Mais lorsque leurs comptes sont tout le temps saisis, ces entreprises auront un problème de trésorerie et ne sauront pas gérer leurs problèmes au quotidien, donc ces entreprises seront incapables d’investir pour le développement de leurs activités. Et si ces entreprises vivent ce système, nous ne saurons pas développer notre économie », insiste-t-il.
A Scooprdc.net, Jean Lucien Bussa révèle par exemple qu’il y a un fournisseur qui avait livré ses produits à une entreprise de l’Etat pour une valeur de 250 mille USD. Mais à cause du retard de paiement, il s’est vu payer à la faveur d’un jugement par défaut du tribunal, un montant de 3 millions USD sous prétexte de dommages et intérêts. Et les exemples comme ça sont légion, fait savoir le ministre du Portefeuille qui affirme que les agents et certains cadres sont complices de ce qui arrivent à leurs entreprises, car au finish avec les juges et les fournisseurs, ils partagent les butins. Des pratiques qu’il tient à combattre avec la dernière énergie pour permettre aux entreprises du portefeuille de l’État de jouer parfaitement leur rôle, celui d’assurer et de contribuer à la croissance économique du pays, de contribuer au développement social, de générer des emplois et de protéger ceux existants, mais aussi de contribuer au budget de l’État. C’est un combat qui va sans doute lui créer beaucoup d’ennemis parmi ceux qui sont déjà ancrés de ces antivaleurs.