« Comment Jacquemin Shabani, issu de l’UDPS comme le gouverneur de Kinshasa, va-t-il se comporter face à cette bravade de Daniel Bumba : rappeler à l’ordre et faire annuler son arrêté ou fermer les yeux ? », telle était la chute de l’article de Scooprdc.net intitulé « Nomination des Commissaires généraux : Le gouverneur Daniel Bumba en rébellion contre la Constitution et les instructions le VPM de l’Intérieur Jacquemin Shabani ! », avant d’appeler à croiser les doigts pour voir ce qui allait se passer.
Les doigts peuvent être déliés parce que la réaction du VPM de l’Intérieur est vite arrivée pour stopper cette rébellion contre la Constitution qui ne prévoit nullement cette fonction de commissaire général au sein d’un gouvernement provincial.
En effet, par un message officiel sous forme d’un télégramme envoyé aux gouverneurs du Haut-Katanga et de Kinshasa, vendredi 28 juin 2024, le VPM Jacquemin Shabani les enjoint de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires aux fins de surseoir chacun en ce qui le concerne au dépôt du programme du gouvernement devant l’assemblée provinciale.
Jacquemin Shabani ne se limite pas seulement à cette injonction, il va plus loin en convoquant les deux « rebelles » contre la Constitution à son cabinet de travail ce lundi 1er juillet.
Même si le message officiel ne fait pas clairement allusion aux Commissaires généraux par eux nommés, dans le couloir du ministère de l’Intérieur, on fait savoir à Scooprdc.net que ce sont ces nominations à cette fonction non réglementée et aux conséquences budgétivores rien que pour satisfaire les appétits gloutons des partis ou regroupements politiques ayant contribué aux élections des gouverneurs, qui ont fâché Jacquemin Shabani. Sa colère se justifie d’autant plus qu’avant leur investiture par le président de la République, il leur avait demandé dans sa lettre de directives, de respecter le nombre des ministres prévu par la loi qui ne dépasse pas 10, tout en martelant que les Commissaires ne sont pas prévus. Faire le contraire c’est vraiment le défier, défier son pouvoir. Donc, avec ce blocage, il est évident que les deux gouverneurs du Katanga et de Kinshasa seront contrés d’annuler leurs arrêtés nommant les commissaires généraux, ce qui servira de leçon aux autres afin d’éviter des charges inutiles au Trésor public.
Non sans raison, car lorsque l’on décrypte par exemple le gouvernement éléphantesque de Daniel Bumba, l’on constate qu’il y avait possibilité de rapprocher les attributions. Au ministre des Infrastructures et travaux publics, Daniel Bumba pouvait ajouter le transport et mobilité ainsi que le partenariat public-privé. Il aurait gagné deux ministères gaspillés et récupéré deux ou trois attributions confiées aux Commissaires généraux, notamment « l’Agriculture et développement rural » qui, combiné avec « Pêche et élevage » pouvait engendrer un ministère.
Pourquoi avoir un ministère de l’Education et citoyenneté et créer ensuite un commissariat général en charge de la formation professionnelle, réinsertion et action humanitaire ? Pourquoi action humanitaire doit-elle être séparée des affaires sociales ? Pourquoi un ministre à la jeunesse et un commissaire aux sports et loisirs ? Pourquoi séparer la communication de nouvelles technologies de l’information et de la communication ? Pourquoi ne pas fusionner les mines et portefeuille avec Industrie et énergie ? Pourquoi ne pas carrément adjoindre au ministre de la Santé, prévention et hygiène, les affaires sociales ? Autant de possibilités que Daniel Bumba pouvait exploiter réduire la taille de son gouvernement.
Il est vrai qu’en politique, face aux partenaires qui vous ont aidé à avoir le pouvoir, vous êtes redevable. Mais cela n’est pas caution à la violation de la Constitution, qu’on se le dise.