La nomination et imposition d’office de madame Luhonga Mamba comme présidente du Conseil d’administration de la société Plantations et Huileries du Congo (PHC) par la ministre d’Etat sortante du Portefeuille Adèle Kayinda, et son rejet catégorique par l’actionnaire majoritaire, c’est le contentieux que le nouveau minétat du Portefeuille, Jean-Lucien Busa, va trouver sur la table du bureau. Une patate chaude que lui laisse Adèle Kayinda dans les mains.
En effet, désignée et nommée d’office PCA de PHC le 21 novembre 2023 en remplacement de Georges Buse Falay, Mme Julia Luhonga Mamba a été rejetée par les administrateurs de l’actionnaire majoritaire KKM2 (76% des parts). Si officiellement il est reproché à la ministre d’Etat sortante, Adèle Kayinda, d’avoir violé les dispositifs des statuts de la société en ce qui concerne la procédure de nomination d’un PCA, mais dans les couloirs de PHC on laisse entendre à Scooprdc.net que le mobile qui a justifié le rejet de la candidature de Mme Julia Luhonga, c’est le fait qu’elle ait menti sur son CV. Cette dernière a prétendu être doctorante à l’Université de Nanterre en France. Vérification faite, cette institution universitaire ne la connaît pas, même pas comme simple inscrite. Un mensonge intolérable, selon les administrateurs de KKM2 qui sont dans la logique de gestion américaine.
« Mme Julia Luhonga n’a pas été validée en raison de son manque d’expérience pour occuper le poste de PCA dans une grande société de plus d’un siècle. De plus, elle a menti sur son CV en prétendant être doctorante à l’université de Nanterre, ce qui s’est avéré faux. Nous sommes prêts à collaborer avec l’État congolais pour approuver un candidat qualifié et crédible en conformité avec les statuts de PHC et les règles de l’OHADA », a laissé entendre un administrateur de KKM2.
Quant à la violation des statuts, les administrateurs de l’actionnaire majoritaire qui ont refusé d’entériner la nomination de Mme Julia Luhonga, soutiennent que les procédures sont telles que, selon les statuts de l’entreprise et l’OHADA, le ministre du Portefeuille propose un administrateur au Conseil d’administration, puis celui-ci étudie son dossier et si le profil du candidat est recevable, le conseil le copte comme administrateur. C’est après que le Conseil va convoquer une assemblée générale pour le voter comme PCA. Procédure qui n’a pas été respectée, chaque partie faisant sa propre interprétation des statuts de la société et tirant le drap de son côté, au regard du pli des correspondances que les deux parties se sont adressées depuis novembre jusqu’au départ de la minétat Adèle Kayinda du gouvernement.
Ce départ était d’ailleurs le souhait de l’actionnaire majoritaire. Non sans raison, car dans l’une de ses correspondances adressées à Mme Adèle Kayinda, l’administrateur et chairman de KKM2, Francis Wale, n’est pas allé par le dos de la cuillère. « Dans le plus grand respect du partenariat historique entre PHC et l’Etat, il convient d’attendre la mise en place du nouveau gouvernement pour que les questions du partenariat entre l’actionnaire privé majoritaire apportant le capital et l’Etat congolais au sein de PHC SA puissent être examinées par le nouveau ministre du Portefeuille », mentionnait-il dans cette lettre.
Dans son entendement, Francis Wale demande au gouvernement congolais « la désignation des administrateurs compétents et consciencieux et qui doivent agir avec intégrité ».
Jean-Lucien va-t-il maintenir la personne de Julia Luhonga dont la candidature a fait l’objet d’obstination de sa prédécesseuse Adèle Kayinda ainsi que du directeur de cabinet sortant du président de la République, Guylain Nyembo, ou va-t-il proposer un autre administrateur et suivre la procédure tel que le veulent les statuts de PHC ? Wait and see comme nous conseillent les Anglais.