Depuis le 20 mars 2015, le Centre Hospitalier de Kibali (CHK) a signé avec la société Kibali Gold Mine le contrat à durée indéterminée pour les services des soins de santé aux travailleurs de Kibali et leurs dépendants. Cependant, l’annonce récente de Kibali Gold Mine de présenter au CHK l’assureur privé MSO International Ltd en tant que interface a semé le doute quant à l’avenir de la santé du personnel de Kibali et leurs dépendants.
Si cette mesure venait à être adoptée, le CHK, jadis considéré comme la structure principale de prise en charge médicale du personnel de Kibali Gold Mine, se retrouvera désormais sous l’autorité distante de l’assureur MSO International Ltd, basé à Kinshasa, à plus de 2.000 kilomètres de là. D’après des sources recoupées, les nouvelles conditions exigeraient que les médecins du Centre Hospitalier Kibali, structure étatique, obtiennent l’approbation préalable de l’assureur avant de prodiguer des soins, y compris pour des interventions mineures, entraînant ainsi des délais supplémentaires et mettant en péril la réactivité aux urgences médicales.
Cette décision qui entrera en vigueur dans probablement le trimestre prochain a provoqué une vague d’indignation parmi les travailleurs de la Kibali Gold Mine et les communautés locales qui dépendent étroitement des services de santé du CHK. Les acteurs de la société civile et la notabilité locale dénoncent unanimement un manque de considération flagrant de la part de la Direction Générale de la mine envers le bien-être de ses employés, de leurs dépendants et de la communauté.
Le partenariat fructueux entre la Kibali Gold Mine et le CHK a permis à l’établissement de santé de se hisser au rang des meilleurs, offrant des soins de qualité et contribuant au développement local. Toutefois, le transfert de monopole à une entreprise privée qui a toutes les allures de commissionnaire risque de compromettre ces avancées et d’entraver les projets de croissance en cours, initié par le comité de gestion de cette structure sanitaire.
La décision de la Kibali Gold Mine de transférer la gestion des soins de santé de ses employés et leurs dépendants à «l’assureur privé MSO International Ltd » a soulevé de vives préoccupations au sein de la communauté locale et des travailleurs de la mine. Jusqu’ici, le CHK offrait des soins de santé de qualité, dépassant souvent les attentes des bénéficiaires. Les services des soins de santé prodigués par le CHK étaient considérés comme essentiels et satisfaisants pour les employés de la mine de Kibali et leurs familles, ce qui soulève des interrogations quant à la nécessité de cette transition vers une entreprise privée qui aura un rôle essentiellement consultatif.
De plus, aucune justification claire n’a été fournie quant à la manière dont les services de santé proposés par l’assureur MSO International Ltd pourraient être plus performants que ceux offerts par le CHK. Il est donc légitime de se demander en quoi cette décision pourrait réellement améliorer les soins de santé pour les travailleurs et la communauté locale, surtout compte tenu du succès et de la réputation du CHK dans la région.
Par ailleurs, si la société Kibali Gold Mine venait à rompre son contrat avec le Centre Hospitalier de Kibali, cela condamnerait la quatre-vingtaine de personnel de cette structure au chômage, mettant ainsi en péril leur stabilité financière et professionnelle. Les avantages tirés des services offerts au personnel de Kibali permettaient également de soutenir les patients de la communauté locale qui, pour la plupart, n’ont pas les moyens de s’offrir des soins de santé adéquats. En soutenant les services de santé du CHK, la Kibali Gold Mine contribuait indirectement à l’amélioration de la santé de la communauté dans son ensemble, démontrant ainsi l’impact positif de ses opérations sur la région.
La décision de la Kibali Gold Mine de remettre la gestion du CHK à un acteur extérieur soulève des inquiétudes majeures quant à l’accessibilité et à la qualité des soins de santé pour les travailleurs et la communauté. Il est urgent que toutes les parties prenantes unissent leurs forces pour garantir la pérennité des services de santé essentiels, avant que les conséquences de cette décision ne se fassent pleinement ressentir.