Contentieux de l’élection du gouverneur au Sankuru : L’annulation téléguidée ou pas du scrutin, bataille des éléphants !

L’élection le 29 avril 2024 de Victor Kitenge (15 voix) comme gouverneur de la province du Sankuru, a été contestée par le gouverneur sortant, Jules Lodi Emongo, ayant obtenu 10 voix. Ce dernier a porté l’affaire devant la Cour d’appel du Sankuru où les nouvelles parvenues à Scooprd.net ne semblent pas bonnes : la Cour qui a siégé en audience le 11 mai dernier, s’apprêterait à donner raison à Jules Lodi dont toutes les victoires aux législatives nationales et provinciales ainsi qu’aux sénatoriales, lui ont été accordées par les cours.

En effet, la gestion du Sankuru est un combat acharné que se livrent les grands politiciens de cette province. Derrière Jules Lodi et Victor Kitenge s’alignent deux camps ou blocs qui se sont dégagés des dernières législatives. Tous visent les richesses de la province, notamment les fonds venant des partenaires de la réserve naturelle et du contrat de la zone tempo avec la province du Maniema. 

Le premier bloc est mené par le duo Lambert Mende – Christophe Lutundula. C’est de là qu’est sorti le gouverneur élu, Victor Kitenge, qui en réalité, est un figurant. Il ne sait même pas d’où était venu l’argent de sa campagne électorale et attend tout, y compris le programme du gouvernement, de ses mentors. Le fait pour lui d’être porté par Mende et Lutundula, accusés, à tort ou à raison, de n’avoir rien fait au Sankuru depuis plus de trente ans qu’ils sont sur la scène politique, ne rassure guère. Il est considéré comme quelqu’un que l’on envoie pour protéger leurs intérêts et non pour développer la province, comme ce fut le cas avec le gouverneur Berthold Ulungu « ligoté » par Lambert Mende.

Le deuxième bloc est mené par l’UDPS avec à sa tête Daniel Aselo, Célestin Ekoto et Jules Lodi. Ils incarnent l’alternance au niveau provincial même si après plus de deux ans de gestion, Lodi a déçu. Toutefois, ils sont d’accord sur le fait que si Kitenge gouverne la province, il va pérenniser le système de terreur mis en place par Mende et Lutundula. D’où pour eux, il faut d’abord obtenir l’annulation du scrutin pour discuter ensuite de qui devra représenter l’UDPS au gouvernorat.

Beaucoup d’autres acteurs politiques du Sankuru élus ou non élus, notamment Charles Okoto, Adolphe Onusumba, Benoit Olamba, Bernard Nkoso, Michel Lokola, sympathisent avec le camp de l’UDPS parce que pour eux, on ne peut pas confier le gouvernorat  à l’une des plus petites communautés de la province, les Basambala, dont sont issus Lutundula et son protégé, le nouveau gouverneur. On leur reproche le  tribalisme, et d’ailleurs avec raison car même aux Affaires étrangères, les Basambala sont les privilégiés.

She Okitundu est limité car séparé de ses généraux, Benoît Olamba et André Ntambwe. Pour lui, jamais composer avec Mende et Lutundula, c’est une question de principe. Mais il refuse de s’allier à Lodi à cause du fait qu’il l’a trahi, en débauchant son assistant qui est devenu son homme de main et en l’affrontant  à l’élection provinciale à Lusambo-ville. Il serait dubitatif sur l’annulation du scrutin. Dossier à suivre !

  • Bendélé Ekweya té

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