Après la publication par Scoop RDC, votre média en ligne, de l’article intitulé « Environnement : le jardin botanique de Kisantu en danger », dénonciation faite par Génie Kande, président de l’ONG FOGEKA, les langues commencent à se délier au sein de ce service de l’État.
En effet, d’après un agent qui a requis l’anonymat, la fabrication des briques cuites dans le jardin botanique de Kisantu est une activité illégale, au regard des textes légaux et réglementaires relatifs à la protection de l’environnement et à la conservation de la nature, notamment la loi n° 14/003 du 11 février 2014 à son chapitre 4, et à ses articles 19-21.
Non seulement que cet agent révèle que le jardin botanique de Kisantu n’a pas un plan d’aménagement et de gestion, moins encore une opération annuelle 2024 définissant les dérogations relatives à accorder à la fabrication des briques cuites devant être utilisées pour la construction et/ou la réhabilitation de ses infrastructures, mais aussi et surtout que la fabrication des briques cuites n’est pas reprise sur les activités nécessitant de dérogation aux mesures de conservation, au regard de la loi sus-évoquée.
Il est donc clair que cette activité qui se déroule présentement au sein du jardin botanique de Kisantu est, non seulement illégale mais aussi illicite. Qui en est donc le responsable ou l’auteur ? Si les autorités de l’ICCN ne se sont pas plaintes, elles qui ont ce jardin sous leur responsabilité. En savent-elles quelque chose ? Très évident à cause de leur silence coupable.
La Force du Génie Kongolais pour l’Avenir (FOGEKA), une ONG de protection de l’environnement, n’a fait que son travail de lanceur l’alerte. Il revient à l’autorité dont le pouvoir a été ignoré, en l’occurrence le ministère de l’environnement, de prendre les mesures qui s’imposent contre cette délinquance. Surtout que ces actes barbares coïncident avec la période caniculaire pour laquelle le ministère de l’environnement a lancé un appel aux Congolais, entre autre, à planter les arbres ; mesures dont les responsables de l’ICCN/Kisantu se moquent éperdument, en sabordant les engagements de la RDC en tant que pays-solution dans la lutte pour la protection de l’environnement. La FOGEKA attend donc des mesures exemplaires à l’endroit des récalcitrants, qui ne sont pas à leur premier forfait.
Il importe de souligner que la fabrication des briques cuites dans une aire protégée est une opération complexe qui nécessite des études approfondies des impacts négatifs qu’elle génère sur l’environnement immédiat, car cette opération comprend plusieurs activités qui ne laissent pas l’environnement sans préjudices, à savoir : la préparation du lieu pour la boue qui nécessite le défrichement, la préparation de la boue avec l’eau ; le paillage de la boue avec les herbes fauchées ; la préparation du lieu pour sécher les briques nécessite un autre endroit à défricher ; la fabrication proprement dite et le séchage des briques sur un autre endroit encore. La préparation du lieu pour l’aménagement du ou des fours ; l’assemblage sur différents endroits des bois secs ramassés et/ ou bois vivants coupés, leurs transport et stockage sur un endroit près du four ; enfin la cuisson des briques avec les bois stockés.
Tout ceci avec comme conséquences: soulèvement des poussières, les émanations insalubres et nuisibles à la végétation, l’irritation des voies respiratoires de la population dans les environs, la destruction de la biodiversité, la pollution des eaux, du sol et de l’air…
Que de telles activités se déroulent dans un jardin botanique, c’est atypique et dénote toute la saveur de la délinquance.