Eclairage public à Kinshasa : Prix et qualité des lampadaires, ouvrons la boîte à pandore sur toutes les sociétés prestataires !

A quelque chose, malheur est bon, dit-on. Cet adage parait bénéfique à Solektra, la société du Malien Bathily Samba qui a gagné un contrat auprès du gouvernement provincial de Kinshasa pour l’installation de 2.594 lampadaires dans certaines communes de la capitale congolaise. En voulant salir l’image de cette société en parlant de surfacturation, les détracteurs de l’homme d’affaires malien ne se sont pas rendus visiblement compte qu’ils ouvraient la boîte à pandore sur le prix et la qualité des lampadaires installés le long des artères de Kinshasa par d’autres sociétés concurrentes.

Les deux tableaux ci-dessous indiquent, le premier, les quatre sociétés (Solektra, Proton, Modern Construction et Invest Congo) qui ont signé les contrats avec le Commissariat général en charge de l’énergie pour l’éclairage public solaire, le prix unitaire et global proposés, le nombre des kits à fournir, le nombre de lots d’équipements d’entretien et leurs coûts. Tandis que dans le deuxième tableau, chaque société donne les spécificités de son kit, notamment la capacité des panneaux solaires, l’autonomie des batteries, l’éclairement minimal et maximal. Or, il faut le faire remarquer, de ces quatre sociétés, seules Solektra et Proton ont fourni les caractéristiques spécifiques de leurs équipements.

En la matière d’éclairage public, les normes techniques exigent en milieu urbain, selon les experts, que l’intensité moyenne de la luminosité varie entre 30 et 60 lux, que le poteau soit de 9 à 10 m et que la distance entre les poteaux soit de 20 à 25 m. Ces recommandations techniques, Solektra qui utilise des panneaux solaires de 270 watts, les a respectées avec ses leds intelligents qui se règlent automatiquement selon le volume du trafic routier pour proposer l’ensemble du kit à 4.936 USD. En effet, sur l’avenue Elengesa où un groupe de journalistes qui enquêtent sur ce dossier des lampadaires s’est rendue, le reporter de Scooprdc.net a constaté, grâce au luxmètre utilisé par un expert en luminosité, qu’à minuit le lux était à 80.2, plus que ce qui a été promis dans le contrat. Une lumière impeccable pour la circulation routière même pour les véhicules à phares problématiques ou les conducteurs à faible visibilité.

La même équipe s’est rendue sur l’avenue Shaba où les travaux d’éclairage ont été effectués par la société Proton à 6.147,99 USD le kit, la luminosité donnait 9.2 lux, 8 fois moins que celle de Solektra sur l’avenue Elengesa. Et malgré que Proton ait très rapproché ses poteaux d’ailleurs de 7 mètres, contrairement aux normes techniques, qu’elle a placés de part et d’autre de l’avenue Shaba, la lumière s’est avérée faible pour la circulation avec les véhicules vers les heures tardives.

L’équipe des journalistes enquêteurs s’est ensuite rendue la même nuit sur le rond-point Gambela où la société Invest Congo a installé ses lampadaires dont le kit a coûté au trésor public 4.207,44 USD. Là, le luxmètre a donné 8.0 lux. Et enfin sur l’avenue de l’enseignement éclairée par Modern Construction à 2.159,62 USD le kit, à 00h45 le lux a donné 0.2. Presque l’obscurité.

Si l’on scrute bien le premier tableau ci-haut, l’on doit se rendre compte que de ces quatre sociétés ayant gagné les marchés d’installation des lampadaires à Kinshasa, c’est Invest Congo qui a touché une grande somme d’argent, soit plus de 21 millions USD pour installer des lampadaires dont la luminosité est de 8.0 lux. Aussi, parmi les quatre, c’est Proton qui a plus facturé le kit à 6.147,99 USD pour donner la luminosité de 9.2 lux lorsqu’il fait minuit. Pourquoi alors s’acharne-t-on sur Solektra qui a facturé son kit à 4.936 USD toutes taxes comprises, pour fournir une lumière de 80 lux même au-delà de 3 heures du matin, la seule à avoir proposé même le service d’entretien après livraison ? Pourquoi a-t-on politisé son cas alors qu’il y en a qui ont facturé plus et perçu plus d’argent qu’elle pour fournir un travail de mauvaise qualité ? Certes, il doit y avoir anguille sous roche.  

Qu’à cela ne tienne, c’est ici que ceux qui ont autorisé et octroyé ces différents marchés à ces quatre entreprises d’entrevoir ou d’envisager une enquêter pour vérifier si la qualité des lampadaires proposés au départ et celle fournie correspondent véritablement au prix indiqué dans les contrats. Mais déjà Scooprdc.net se montre sceptique et croise les doigts au regard du contraste que son reporter a observé sur le terrain.  

  • Bendélé Ekweya té

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