Juste après le refus lui opposé d’embarquer dans l’avion présidentiel puis dans celui du patron de la société turque Milvest, le ministre des finances Nicolas Kazadi a écrit au Procureur général près la cassation, auteur de cette interdiction, ayant instruit le service de migration d’empêcher l’argentier de sortir du pays (lire l’article de Scooprdc.net : Aéroport de N’djili : Nicolas Kazadi empêché d’embarquer dans l’avion et humilié !).
En effet, dans sa lettre adressée au directeur général de la DGM avec comme mention « Interdiction de sortie de Kinshasa et du territoire national », le PG de la cassation, Firmin Mvonde motive : « dans le but d’empêcher que les susnommés (Ndlr : Nicolas Kazadi, François Rubota et Guy Mikulu, respectivement ministre des finances, ministre d’Etat au Développement rural et ancien ministre du Développement rural), accusés d’avoir commis l’infraction de détournement des deniers publics, ne puissent se soustraire des poursuites judiciaires engagées contre eux, je vous enjoins d’instruire tous vos services œuvrant aux postes frontaliers d’interdire ces derniers de sortir de Kinshasa où ils sont tenus de répondre devant l’organe de la loi et du territoire de la République démocratique du Congo ».
En réaction, le ministre des finances empêché de voyager vers Paris, pourtant en délégation officielle qui accompagne le président de la République en Allemagne, tout en rappelant au PG que par sa réquisition du Bureau technique de contrôle (BTC) sur le dossier forages, la mission confiée à ce service est encore en cours et que les résultats des enquêtes ne lui sont pas encore livrés (NDLR : une façon de dire au PG Mvonde qu’il est dans la précipitation), a sollicité de lui l’élargissement de l’étendue des devoirs requis pour en dégager, d’une part, les indices de surfacturation, et d’autre part, les co-auteurs et auteur de cette facturation. Aussi, Nicolas Kazadi demande-t-il au PG Firmin Mvonde de procéder aux mêmes devoirs sur le dossier des lampadaires qui défraye aussi la chronique salissant aussi son nom.
Les non-dits de la lettre de Kazadi
Débarqué de l’avion vendredi 27 avril à 21 heures, mais lettre au PG date de ce même vendredi. Nicolas Kazadi l’a-t-il écrite dans la journée, l’information lui ayant fuité par les services ou l’a-t-il écrite la même nuit après l’incident ? Le premier non-dit qui crée un doute sur l’authenticité du document.
Mais s’il s’avère qu’il est authentique, le deuxième non-dit c’est la leçon tacite de droit que l’argentier national administre au PG sur la précipitation de son action. Alors qu’il y a enquêtes par lui confiées au BTC, pourquoi Frimin Mvonde s’est-il précipité à réduire son mouvement pendant qu’il n’a pas encore les résultats de ces enquêtes en cours ? Pire, dans sa lettre au DG de la DGM, il qualifie déjà les trois interdits de sortie de détourneurs des deniers publics, sans leur reconnaitre la présomption d’innocence, en parlant par exemple de présumés détournements.
Déjà à ce sujet, Nicolas Kazadi lui fait savoir dans la lettre lui adressée qu’« il est à noter qu’à ce jour, aucun organisme de contrôle, même pas l’Inspection générale des finances (IGF), n’est parvenu à établir un quelconque surfacturation ». Sur base de quel procès le PG confirme que Nicolas Kazadi et consorts sont accusé d’infraction de détournements des deniers publics alors que le contrat des forages avait été approuvé en Conseil des ministres avec ces montants contestés aujourd’hui, validé par le premier ministre de l’époque Sylvestre Ilunga Ilunkamba car approuvé par la DGCMP à travers un avis de non objection (ANO), non désapprouvé par l’IGF et payé à hauteur de 13% seulement par le ministère des finances ?
Et lorsque l’épouse de Nicolas Kazadi dans ses vociférations face à l’humiliation infligée à son cher tendre mari à l’aéroport, lâche, selon les témoins : « Mon mari a rendu des services énormes à ce régime. Il ne dormait pas. Pourquoi cette humiliation ? Ce problème ne doit se terminer comme ça. Nicolas, démissionne, démissionne ! », le PG comprend-il le sens de « ce problème ne doit pas se terminer comme ça » ? C’est le non-dit de « mon mari détient beaucoup de secrets de ce régime, il serait pas coulé seul ».
C’est d’ailleurs ce que Nicolas Kazadi confirme dans un autre non-dit lorsqu’il demande au PG d’élargir l’étendue des devoirs requis pour en dégager, d’une part, les indices de surfacturation, et d’autre part, les co-auteurs et auteur de cette facturation, mais aussi procéder aux mêmes devoirs sur le dossier des lampadaires qui défraye aussi la chronique salissant aussi son nom. Pas politique comme Vital Kamerhe dans le dossier de 100 jours, l’argentier qui avoue souvent subir des pressions, risque de déballer, ouvrir la boîte à pandore et faire sentir une odeur nauséabonde parce que l’ombre du Malien Bathyli Samba cité en mal dans les deux dossiers (forages et lampadaires) et même dans celui du marché de délivrance de la carte signé avec l’ONIP, n’est pas anodine. le Malien étant couvert par des parapluies de la haute sphère, la crainte est que le PG Firmin se bute contre le mur comme dans le dossier d’assassinat de Chérubin Okende dont il n’a convaincu personne avec son rapport et récemment dans celui de 82 invalidés de la CENI où l’accusatrice n’a pas pu apporter de preuves matérielles et où le PG lui-même peine et commence à faire appel à témoin.