Guerre pour le perchoir de l’Assemblée nationale : Vive la République des inamovibles !

Ils sont trois dans la course pour le perchoir de l’Assemblée nationale : Christophe Mboso, Modeste Bahati et Vital Kamerhe. Chacun d’eux a eu à diriger au moins une chambre du parlement.

Le premier, Christophe Mboso, est le président sortant de l’Assemblée nationale et le second, Modeste Bahati, est le président sortant du Sénat, tous deux dans le premier mandat du président Tshisekedi où ils ont remplacé après le divorce FCC-CACH, respectivement Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba. Tandis que le troisième, Vital Kamerhe, fut président de l’Assemblée nationale sous le premier mandat démocratique de Joseph Kabila, poste qu’il avait occupé pendant deux ans avant de se voir remplacer par Evariste Boshab, suite à une brouille avec le président de la République honoraire au sujet de l’entrée des troupes rwandaises en RDC sans l’aval du Parlement.

C’est eux là qui veulent revenir au perchoir de la Chambre basse du parlement et personne ne veut céder la place à l’autre, alors qu’ils sont pourtant tous de l’Union sacrée de la nation (USN), plateforme alignée derrière le président de la République, Félix Tshisekedi. Et pour les départager au terme d’un vote, Augustin Kabuya, qui était hier informateur nommé par Félix Tshisekedi et dont le parti a un poids considérable au présidium de l’USN grâce au nombre élevé d’élus nationaux à l’Assemblée nationale, a décider de convoquer ce mardi 23 avril les primaires devant impliquer tous les députés nationaux de l’USN. Est-ce une innovation que l’UDPS d’Augustin Kabuya apporte dans le processus d’accès aux postes de haute responsabilité de la République, notamment celui de président de l’Assemblée nationale ?

Ce qui est vrai, entre les trois, deux vont tomber après le vote pour laisser la place à une seule personne qui postulera au nom de l’USN et se fera voter par la plénière. Cependant, cette démarche contraste avec le souhait exprimé par le président de la République, Félix Tshisekedi, lors de son investiture le 20 janvier 2024, celui de voir la classe politique être renouvelée. Non sans raison, car les trois challengers ne sont que les mêmes figures connues des Congolais de plusieurs générations, chacun avec ses tares politiques décriées par la population. Sont-ils des inamovibles politiques ? Soit !

Aussi, cette démarche risque de frustrer un regroupement politique qui arrive juste derrière l’UDPS qui elle, a déjà raflé la primature, en termes de poids politique obtenu par le nombre des sièges à l’Assemblée nationales après les législatives de décembre dernier. En principe, c’est à Vital Kamerhe que devait logiquement revenir l’Assemblée nationale, Modeste Bahati ayant moins de députés nationaux que lui. Quant à Christophe Mboso, les observateurs estiment qu’il devait se retirer de la course par élégance d’autant plus qu’il ne pèse pas en termes de députés, mais aussi par rapport à la géopolitique étant donné que la première ministre nommée est de l’Ouest. La place doit honnêtement être laissée à l’Est d’autant plus que le Sud (Grand Katanga) n’a pas ambitionné à ce poste.

Par ces primaires, Fatshi veut-il dribbler V.K. ?

D’aucuns estiment que de la même façon que le président Tshisekedi a nommé sans pression la première ministre Judith Suminwa Tuluka, il devait imposer comme candidat de l’USN à la présidence de l’Assemblée nationale, son ancien, mieux son partenaire de Cap pour le changement (CACH), Vital Kamerhe, avec qui il a traversé des moments difficiles pendant que ceux qui veulent jouir aujourd’hui étaient dans le camp adversaire et n’ont jamais fait l’opposition.

Il est clair que par l’organisation de ces primaires, V.K n’a pas reçu le soutien espéré de Félix Tshisekedi. DEt d’après certaines indiscrétions parvenues à Scooprdc.net, il y a des pesanteurs qui pèsent sur Fatshi et qui l’empêchent de décider souvent librement sur le sort de son partenaire V.K, ce dernier étant une bête noire dans le pré-carré du président de la République.   

Comment alors V.K va-t-il gérer un possible échec qui sonnerait comme une énième humiliation après le feuilleton de ses ennuis judiciaires ? Va-t-il aller à cette élection en indépendant à l’instar de Modeste Bahati en 2019 face à Alexis Thambwe Mwamba, candidat du FCC au perchoir du Sénat ? On se rappelle que le « Vieux Maradona » s’était rebellé contre le mot d’ordre de la plateforme alignée derrière Joseph Kabila et s’était présenté à l’élection. Bien que n’ayant pas été élu, il n’avait pas du tout démérité parce qu’ayant raflé au moins 40% des voix des sénateurs.

Les observateurs voient en l’éviction propre et polie de V.K. par la famille politique de Tshisekedi du perchoir, un mauvais départ qui risque de faire de l’homme un opposant pour avoir encaissé beaucoup de frustrations.  

  • Bendélé Ekweya té

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