Décidée à former le gouvernement sans les caciques de partis et regroupements politiques, la première ministre Judith Suminwa Tuluka a été surprise par les chefs de ces partis qui ont chacun amené pour la nomination soit un fils, soit une fille, soit un cousin ou cousine, soit un neveu ou nièce comme si leurs partis ne sont composés que de leurs membres de famille.
Connus pour leur népotisme légendaire, les politiciens congolais bloquent la formation du Gouvernement par ce fait. Malgré ce blocage camouflé, Mme Judith Suminwa, d’après de sources dignes de foi, s’est décidé de rien lâcher. La même source confirme que le Chef de l’État Félix Tshisekedi soutient la démarche de sa première ministre qui tient à changer les visages de l’exécutif.
Nonobstant leurs discours de satisfaction au sortir des audiences leur accordées par cette ancienne fonctionnaire internationale devenue première femme premier ministre en RDC, ces caciques sont tous en réalité amères, car ils ne s’attendaient certainement pas à une telle issue après la réélection de Félix Tshisekedi. Pour ces derniers, ils ont battu campagne pour Fatshi, quoi de plus normal qu’ils soient eux-mêmes les premiers bénéficiaires. Et pourtant, la plupart de ces caciques se sont fait élire députés nationaux et d’autres sont même candidats au sénat. Comme si cela ne suffisait, ils veulent aussi faire partie du nouveau gouvernement en acceptant vraisemblablement par hypocrisie qu’ils sont d’accord avec la baisse du train de vie des institutions.
Dans ce scénario qui se dessine, qui entre Tshisekedi et Tuluka est pris au piège ou en otage ? Car l’on apprend de sources sûres, que le Chef de l’État Félix Tshisekedi a reçu individuellement ces « pseudo » leaders politiques ou plutôt ces « preneurs d’otages » qui font passer leurs intérêts et ceux de leurs familles au-dessus de l’intérêt général. Attendons voir la suite parce que ce n’est pas le premier refus aux autorités morales des partis politiques de participer au gouvernement. Sous Kabila avec Gizenga, on se souvient de « yandi ve » (entendez : pas lui). Mais finalement après menace de boycotter le programme du gouvernement au parlement, le premier ministre Gizenga avait fléchi et lâché prise.