Depuis quelques années maintenant, l’ONG Green Peace s’acharne contre la ministre d’Etat, ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaïba, ainsi que sur la société américaine Wildlife Work Carbon (WWC). D’aucuns se demandent les raisons de cet acharnement. Notre journal s’est penché sur le sujet et a découvert quelques pots aux roses.
Commençons par le commencement : Lorsque des experts européens annoncent la découverte des complexes des tourbières dans le bassin du Congo, Green Peace se présente avec grande pompe au Congo dans « l’exploitation de ces tourbières » avec le concours de quelques locaux. L’occasion est toute rêvée lorsqu’en 2018 et en 2019, deux concessions forestières des communautés locales (CFCL) sont octroyées respectivement aux communautés de Mpenzele et de Lokolama avec l’accompagnement du Fonds Mondial pour la Nature (WWF). S’étant rendu compte que ces concessions renfermaient les tourbières dont elle recherchait tant, Green Peace s’est présentée à Mbandaka pour s’imposer comme accompagnateur des communautés autochtones de Lokolama dans la mise en œuvre de leur CFCL. Mais au lieu de suivre les limites des concessions définies par les arrêtés du Gouverneur, Green Peace va tracer ses propres limites avec chevauchement entre ses propositions et les CFCL légales. Il s’en est suivi d’abord un conflit ouvert avec WWC à Mbandaka qui s’est déportée sur le terrain en conflit latent, puis ouvert entre les communautés autochtones pygmées de Lokolama et les populations bantoues de Mpenzele. Cette situation a obligé le ministère de l’Environnement à recourir pour la première fois à l’arbitrage du Conseil consultatif provincial des forêts en présence des experts du Gouvernement central.
Le rapport de cette consultation à laquelle avait participé l’un des meilleurs experts cartographes et spécialiste de télédétection du pays (monsieur Kondjo Shoko, aujourd’hui décédé) est sans appel en pointant du doigt la responsabilité de Green Peace à l’origine du conflit et surtout de l’instrumentalisation de la communauté des pygmées à s’opposer à ses frères bantous de Mpenzele. Un bain de sang a été évité entre les deux communautés, grâce à l’intervention du Gouvernement provincial qui a décidé du désengagement des deux ONG internationales qui se bataillaient sur le terrain.
Alors que WWC s’est contentée de prendre acte de la décision de l’autorité provinciale, le prétendu Ph.D., Raoul Monsembula, coordonnateur régional pour l’Afrique centrale de Green Peace, est allé en conjecture, tantôt essayant de se disculper, tantôt dénigrant l’élite locale traitée de raciste, etc. « Au-delà de la situation de Mpenzele et Lokolama », écrit monsieur Monsembula, c’est une succession « des cartes des concessions forestières de la RDC que notre organisation souhaite réécrire », comme si les forêts de la RDC sont devenues la propriété privée de Green Peace.
WWC a eu tort de prendre une concession à Bikoro, chasse gardée de Green Peace où elle fait voir de toutes les couleurs à WWC. C’est d’ailleurs à partir du moment où SORFA Congo a commencé des travaux dans les forêts de Bikoro que, « craignant pour ses tourbières », Green Peace a commencé à s’attaquer à cette dernière. Meize Mompongo et Jean-Robert Bwangoy auraient dû être prévenus qu’en tant qu’intellectuels de Bikoro, ils sont dans les viseurs de Green Peace, selon la lettre de monsieur Monsembula dont une copie a été obtenue par notre rédaction.
Les pseudo-arguments évoqués par Green Peace ne montrent aucune irrégularité dans les attributions des concessions forestières a ERA-Congo, SORFA Congo et WWC Congo. Car affirmer que ces trois personnes morales ne représentent qu’une seule entité à cause de l’actionnaire majoritaire est un déni de droit de souveraineté à la RDC. C’est aussi dire en parallèle que KLM, Air France et Kenya Airways ne représentent qu’une seule et même société puisqu’ayant toutes un même actionnaire majoritaire. Car l’article 82 du Code forestier que Green Peace a pourtant cité, stipule que les personnes morales pouvant bénéficier des concessions forestières en RDC, sont celles formées en vertu des lois de la RDC, ce qui n’est pas le cas de la société qu’elle nomme elle-même « américaine ».
Par ailleurs, en ce qui concerne le cautionnement, la loi est claire et stipule que l’exploitant est tenu de « déposer un cautionnement auprès d’une institution financière établie en République démocratique du Congo, en vue de garantir le paiement de toutes indemnités si les travaux sont de nature à causer un dommage ou s’il est à craindre que ses ressources ne soient pas suffisantes pour faire face à sa responsabilité ».
Le but du cautionnement est de garantir le paiement des indemnités pour les sociétés susceptibles de causer des dommages au tiers ou pour des sociétés ne disposant pas de moyens suffisants pour faire face à leurs responsabilités. Le « si » est important pour l’interprétation de la loi. De ce fait, toutes les sociétés de conservation [et pas seulement celles qui ont obtenu la signature sous le mandat de Bazaiba] ont obtenu une exemption pour le paiement du cautionnement puisque leurs activités ne sont pas « susceptibles de causer des dommages aux tiers ». Par ailleurs, toutes ces sociétés ont montré leurs capacités financières à conduire leurs activités ». Mais comme nous l’avons dit, le professeur de Green Peace qui semble ne pas connaitre la différence entre un « doctorat de Philosophie (Ph.D.) » et son doctorat en sciences obtenu à l’UNIKIN, ne peut comprendre les nuances.
De plus, notre rédaction n’a pas pu trouver au Guichet Unique le nom de la société SORFA, parmi les sociétés ayant déposé leurs dossiers le 16 mars, ni parmi celles qui ont obtenu leurs registres de commerce ce jour.
Dossier à suivre !