Pris la main dans le sac, le premier président de la Cour d’appel de la Mongala à Lisala, Bukasa Mayele, se retrouve sous le manguier, c’est à dire, sans affectation après la dernière mise en place effectuée le 18 mars dernier par le Conseil supérieur de la magistrature. Il se voit remplacé par Genyengo Mbingo après s’être rendu coupable de corruption par de candidats sénateurs qui, les uns ayant échoué à la députation nationale, et d’autres radiés du processus pour fraude, corruption et autres griefs.
En effet, le juge Bukasa Mayele venait de prendre ses fonctions il y a moins d’une année à Lisala à la Cour d’Appel. Pendant les contentieux électoraux des élections provinciales, il aurait été approché, selon les députés provinciaux par lui invalidés, par Noël Botakile, un magistrat radié par ordonnance présidentielle et écarté des élections législatives de décembre 2023 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur sa fameuse liste de 82 candidats invalidés pour tricherie ; mais aussi par Léon Mondole, un transfuge du RCD/Goma de Ruberwa devenu membre de l’AMP de Joseph Kabila, puis membre de l’Union sacré ayant échoué lui aussi aux législatives de 2023. Les députés provinciaux invalidés par le juge Bukasa Mayele affirment que c’est contre une somme de 50.000 USD que ce dernier a risqué sa carrière, en accordant par un jugement quatre sièges aux candidats aux législatives provinciales, proches de Botakile et Mondole ayant tous échoué d’après les résultats de la CENI.
Dans son arrêt vendu aux candidats sénateurs, ce juge d’appel désormais au chômage, a validé Jean Marie Maimomo en défaveur de l’élu Jean Collin Makaka du territoire de Bongandanga; Nestor Magbado validé en défaveur de Ruphin Mangbau à Bumba ; José Lipango validé en défaveur de Crispin Ngbundu Malengo à Lisala Ville et Morgan Abongo invalidé en faveur de Thomas Ekuka en territoire de Bumba.
Or, la Cour d’appel siégeant en matière administrative n’étant malheureusement pas la dernière instance, les victimes ont tous saisi le Conseil d’État et les premières décisions devraient sous peu. Là-dessus, Léon Mondole et Noël Botakile ont un souci à se faire, car l’ancien directeur de cabinet du professeur Félix Vunduawe à l’époque premier président de cette haute cour administrative, avait chosifié ses collègues au point que certains ont failli perdre leurs postes. Et c’est sur les bureaux de ces derniers que la plupart de dossiers ont atterri. Voilà comment la vie nous réserve parfois de surprises.