Dénonciation d’un présumé détournement de 417.300 USD à l’Ogefrem : Le PCA Adolphe Amisi Makutano se ridiculise ! 

Très rassuré qu’il avait raison, suite au mauvais conseil de ses collaborateurs juristes maison, le président du Conseil d’administration (PCA) de l’Office de gestion du fret multimodal (Ogefrem), Adolphe Amisi Makutano, a adressé une correspondance au ministre de Transports, voies de communication et de désenclavement, autorité de tutelle, pour dénoncer un détournement de 417.300 USD dont le directeur général de cet établissement étatique serait auteur. Citant le bénéficiaire de cet argent, Me Jeannot Bukoko Mandjumba, avocat de l’Ogefrem,  le PCA Amisi s’étonne qu’un montant jugé par lui colossal soit payé à un avocat comme honoraires. Or, au-delà de ses connaissances en sciences commerciales acquises à l’ISC, actuelle Haute école de commerce, s’il avait consulté un avocat praticien du droit, il se serait évité la confusion et le ridicule comme c’est le cas dans ce dossier.

 « Après investigations, il s’avère que la Direction générale a autorisé TRANSCOM-SERVICE, mandataire de l’Ogefrem basé en Afrique du sud, à verser cette importante somme dans le compte de l’un des avocats-conseil de l’Ogefrem, Maître Jeannot Bukoko Mandjumba, sous prétexte du paiement de ses honoraires et ce, en violation du barème des honoraires applicables par tous les avocats exerçant en RDC et de son contrat d’abonnement signé avec l’Ogefrem, d’une part ainsi que de la procédure d’engagement des dépenses soumise à la validation par la mission d’encadrement de l’IGF, d’autre part », écrit Amisi Makutano à Marc Ekila à qui il reproche le silence coupable sur la gestion de l’Ogefrem, avant de conclure que « ce décaissement irrégulier effectué à l’insu de la Mission d’encadrement de l’IGF et du Conseil d’administration n’est autre qu’un détournement des deniers publics, fait prévu et puni à l’article 145 du Code pénal livre II ».

 Réagissant à cette correspondance, l’avocat cité, Me Jeannot Bukoko Mandjumba qui tient à son honneur et la préservation de sa dignité, fait savoir dans la lettre adressée à Amisi Makutano que la somme de 417.000 USD résulte de 390.000 USD et de 27.000 USD au titre de ses honoraires et des frais de huissier de justice pour avoir exercé son ministère d’avocat avec loyauté dans le cadre du dossier lui confié, ayant opposé l’Ogefrem à la société Business and Soft Invest Sarl.

 A lire la lettre de Me Jeannot Bukoko, c’est grâce à ses prestations devant le Tribunal de commerce que Ogefrem a été épargné de payer 7 millions et 10 millions que lui réclamait la société Business and Soft Invest Sarl. Et c’est sur base de ces deux sommes qu’il a établi sa facture forfaitaire de 27.000 et 390.000 constituant 417.000 USD de ses honoraires d’avocat. Par ailleurs, Me Jeannot Bukoko fait remarquer que cette facture forfaitaire est en deçà de 15% du barème.  Il aurait empoché des honoraires plus élevés que le montant forfaitaire taxé considéré maladroitement par le PCA Amisi Makutano comme détournement sur les économies réalisées (7.000.000 ou 10.000.000 USD), s’il avait scrupuleusement appliqué le barème en vigueur des honoraires des avocats en RDC.

Aussi, Me Jeannot Bukoko soutient que ce n’est pas de gaité de cœur que les 417.000 USD lui ont été payés par l’Ogefrem, mais c’est par contrainte judiciaire ayant autorisé un recouvrement forcé que cela s’est réalisé. En effet, il a dû, après plusieurs réclamations de paiement infructueuses adressées à l’Ogefrem, saisir la justice pour rentrer dans ses droits. Le paiement de ses honoraires est donc le résultat d’un recouvrement forcé autorisé par une décision de la justice, laquelle décision bien connue de l’équipe d’encadrement de l’IGF à l’Ogefrem, ne pouvait souffrir d’aucune opposition ni obstruction.     

Donnant ainsi tous les détails sur toutes les procédures ayant conduit au paiement en bonne et due forme de ses honoraires, Me Jeannot Bukoko crie à une dénonciation calomnieuse prévue et punie, rappelle-t-il, par l’article 76 du Code pénal, Livre II, et dit se réserver, prévient-il, le droit de saisir les instances judiciaires compétentes.

Somme toute, la lettre du PCA Amisi criant hâtivement au détournement relance le précieux débat sur la nécessité de bien vérifier les faits et d’en apporter la preuve de leur allégation, mais aussi celui relatif à la considération et au respect à accorder à la profession d’avocat en RDC, soutiennent plusieurs avocats.

  • Bendélé Ekweya té

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