N’eût été l’arrestation du député national Modero Nsimba par les Renseignements militaires, la viralité de l’audio lui attribué n’allait pas se ressentir avec acuité sur les réseaux sociaux. Son arrestation a attiré l’attention de tout le monde qui cherchait à tout prix à savoir ce que ce député a dit exactement contre le chef de l’État Félix Tshisekedi car accusé d’outrage et de propagation de faux bruits. Et ce qu’il a dit contredit totalement la version donnée comme résultats de l’autopsie par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.
En effet, selon le récit de cet audio attribué à Modero, il est raconté que pour intimider Chérubin Okende, lui faire peur pour qu’il cède la parcelle qu’il venait d’acheter au quartier GB dans la commune de Ngaliema, laquelle aurait été enviée par Christian Tshisekedi, le jeune frère du président de la République, ce dernier aurait recouru aux services de son grand-frère Jacques Tshibanda Tshisekedi, chargé de la sécurité interne du président Tshisekedi. A son tour, Jacques Tshibanda aurait fait intervenir le général Christian Ndaywell des Renseignements militaires, ex-Demiap. Ce sont les éléments de son service qui auraient enlevé Chérubin Okende, l’auraient cagoulé, certes sans l’intention de le liquider, à en croire l’audio. Mais c’était sans savoir que celui qui devait être intimidé avait un souci cardiaque et revenait de soins de l’Europe. L’ancien député aurait succombé par étouffement.
Bien que d’un côté le PG de cassation ait donné la version de suicide qu’il veut qu’elle soit gobée comme parole d’évangile, menaçant d’arrestation tout contestataire, et que de l’autre, le numéro un des Renseignements intimide avec des arrestations, mais ce que l’on a entendu dans l’audio attribué à Modero doit normalement être l’objet d’une enquête judiciaire. Arrêter Stanis Bujakera et Modero pour propagation de faux bruits, c’est bien, mais c’est mieux que ces faux bruits soient vérifiés surtout qu’ils sont persistants et rapportés par plusieurs sources. Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on.
Si le président de la République Félix Tshisekedi a déclaré qu’il avait aucun intérêt dans la mort de Cherubin Okende, ce qui est d’ailleurs vrai parce que politiquement le député d’Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi, ne lui faisait aucun ombrage, mais le fait que ses deux frères soient cités dans un autre aspect de querelle parcellaire, l’affaire prend une autre dimension qui fait que tous les regards soient tournés vers lui pour savoir qu’est-ce qu’il va faire pour que ce meurtre ne lui soit pas collé au dos comme celui de Floribert Chebeya l’est sur son prédécesseur Joseph Kabila avec comme exécutant le général John Numbi. Est-ce que Fatshi serait-il à mesure de livrer ses frères à la justice comme il l’avait fait avec Vital Kamerhe à l’époque son directeur de cabinet, pour besoin d’enquête ?
Plusieurs analystes estiment que le faire serait pour lui une façon de se dédouaner quelle que soient l’issue et la décision de la justice. Aussi, le général Christian Ndaywell étant cité, il serait mieux qu’il soit aussi auditionné au lieu de l’intimidation dont il se sert pour faire taire les commentaires sur le décès de Chérubin Okende jusqu’à vouloir en faire un sujet tabou que personne ne peut évoquer, alors que la vérité est têtue. D’ailleurs, l’histoire nous apprend que le dossier Floribert Chebeya impliquant Joseph Kabila et John Numbi en RDC et celui de Norbert Zongo au Burkina-Faso collé à la peau de François Compaoré, frère de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, sont la vraie illustration de la tetutesse de la vérité.
Aux dernières nouvelles, Scooprdc.net apprend des sources diplomatiques que contre les frères Tshisekedi (Christian et Jacques) ainsi que le général Ndaywel qui détiendraient tous la nationalité belge, le parquet du Rois a déjà ouvert une instruction à leur encontre sur base de la plainte de la famille Okende via ses avocats. Affaire à suivre !