Libéré le 19 mars dernier, le journaliste Stanis Bujakera n’a pas attendu longtemps pour reprendre la plume. Sur son compte X (ancien Twitter) activé, il a publié une lettre de remerciements envers toutes les personnes qui se sont impliquées et mobilisées pour sa libération.
Par la même occasion, le journaliste continue à confirmer son innocence dans cette arrestation injuste qui l’a amené en prison pour y passer plus de six mois.
« …je saisis l’occasion pour réaffirmer solennellement mon innocence. Aucun des crimes qui m’ont été faussement attribués ne tient devant la vérité. Les analyses des géants des réseaux sociaux (Meta et Telegram) et l’évaluation de l’expert indépendant mandaté par le Tribunal ont relevé l’absurdité des accusations du parquet. Mon combat pour rétablir mon honneur est loin d’être terminé », écrit Stanis Bujakera dans sa lettre.
Coup d’œil d’un reporter…
Bien qu’incarcéré, Stanis Bujakera est resté dans sa peau de reporter pour voir, observer et analyser tout ce qui se passe autour de lui. La révélation qu’il fait au sujet d’un détenu, confirme la maladie dont souffre la justice congolaise dénoncée et déplorée par président de la République, le magistrat suprême. Le journaliste relève le cas d’un prisonnier, Damas Ngoy Nkungu, qu’il qualifie d’un plus vieux prévenu de la prison de Makala. Imaginez-vous, Damas Ngoy totalise 21 ans à Makala sans procès. Incroyable et inadmissible !
« A lui tout seul, il symbolise le désespoir de nombreux prisonniers innocents qui croupissent dans les geôles à cause des parquets », déduit Stanis Bujakera avant de conclure que « la prison de Makala est une sorte d’antichambre de la mort ».
Non sans raison, le journaliste démontre que conçue initialement pour 1.500 individus, elle en contient aujourd’hui plus de 14.400, dont près de 9.000 en attente de jugement.
Cette révélation du journaliste prisonnier libéré est un S.O.S envers le chef de l’Etat qui se bat pour l’instauration d’un Etat de droit. Un prisonnier bien que fautif a aussi ses droits qu’il faille que le gouvernement respecte. Le cas de tous ces prisonniers qui subissent des traitements inhumains et dégradants du fait de leurs conditions carcérales exécrables, mérite l’attention du chef de l’Etat. Sinon, cette non-assistance à des personnes en danger s’érige en infraction pour laquelle le gouvernement doit être condamné et envoyé aussi en prison.