Fameuse accusation de propagation de faux bruits sur le meurtre de Chérubin Okende :  Modero Nsimba risque de subir le même sort que Stanis Bujakera

Le meurtre de l’ancien député national et ancien ministre des Transports, Chérubin Okende, ne cesse de faire de victimes devant la justice, accusées de propagation de faux bruits. En effet, pendant qu’on rendait les derniers hommages à l’ancien porte-parole de l’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi en ce début de semaine afin qu’il se repose en sa dernière demeure, l’information sur l’arrestation du député national validé récemment par la Cour constitutionnelle, Modero Nsimba, est venue défrayer la chronique. 

Comme pour le journaliste Stanis Bujakera qui vient d’être libéré après plus de six mois passés à la prison centrale de Makala, l’ancien ministre de Tourisme détenu depuis lundi 19 mars 2024 au Département des renseignements militaires, ex-Demiap, est aussi accusé de propagation de faux bruits. Si pour Bujakera c’est un document publié par son organe Jeune Afrique, attribué à l’ANR qui mettait en cause l’ex-Demiap dans le meurtre de Chérubin Okende et a valu les infractions de faux en écriture et propagation de faux bruits au journaliste, pour Modero, c’est un audio devenu viral sur les réseaux sociaux qui est brandi comme pièce d’accusation.

Dans cet audio faisant croire à une conversation entre le député national et une tierce personne, on l’entend se plaindre de son débarquement du gouvernement Sama Lukonde où il était ministre du Tourisme, puis décrire les circonstances du meurtre de son ancien collègue Chérubin Okende, citant deux frères du président de la République et le patron de renseignements militaires comme les responsables de ce meurtre intervenu à cause d’une affaire de parcelle au quartier GB, achetée par le défunt Okende mais qui était enviée, selon Modero dans son récit, par Christian Tshisekedi. Ce dernier aurait recouru aux services de son frère Jacques Tshibanda Tshisekedi, chargé de la sécurité interne du président Tshisekedi, qui, à son tour aurait fait intervenir le général Christian Ndaywell, toujours selon le récit de Modero Nsimba, pour intimider Okende afin qu’il cède la parcelle. Mais c’était sans s’imaginer que cette intimidation tournerait au vinaigre étant donné que l’intimidé, toujours selon le récit de Modero, revenait des soins de l’Europe pour un problème cardiaque. Gagoulé, il a a succombé par étouffement. Et pour dissimiler ce forfait, c’est le scenario d’un Okende mort, criblé de balles et retrouvé à Kingabwa.  

Du coup, la thèse de l’auto-suicide que le PG près la Cour de cassation, Firmin Mvonde voulait faire gober à l’opinion avec menace d’arrêter les contestataires du rapport de la fameuse autopsie, est battue en brèche avec le récit de Modero déjà corroboré par plusieurs sources hostiles à la version maquillée donnée officiellement par le numéro 1 du parquet près la Cour de cassation.  

En attendant l’authentification et la certification de la voix contenue dans l’audio attribué à Modero et fait l’objet de son arrestation, même à l’hypothèse que cet audio sien, pourquoi alors c’est le Département des renseignements militaires pourtant incriminé qui l’arrête, se faisant à la fois juge et partie ? Pourquoi le numéro 1 de ce service d’intelligence militaire s’agite-t-il dans ce dossier de meurtre de Chérubin Okende, dossier qui a déjà valu une plainte devant la justice belge du fait, dit-on, que l’officier supérieur congolais détendrait la nationalité belge ?

C’ qui est risqué ce que le député national validé récemment par la Cour constitutionnelle et qui n’est pas encore couvert par des immunités parlementaires, étant donné que son mandat n’était pas encore validé au moment de son arrestation, est sur le point de subir dans cette affaire de meurtre de Chérubin Okende, le sort que vient de subir innocemment le journaliste Stanis Bujakera, en le remplaçant dans sa cellule à la prison centrale de Makala.

Mais certains juristes ne voient pas l’infraction commise par Modero d’autant plus que sa conversation était à deux avec son interlocuteur et n’a donné nullement lieu à une publicité. C’est-à-dire que le fait lui incriminé n’était pas mis sur la place publique. La faute est à incomber à la personne qui l’a enregistré et a mis l’audio sur la place publique pour faire la publicité avec intention de nuire. Si le député a des avocats solides et efficaces, aucune infraction ne sera retenue à sa charge, déclare à Scooprdc.net un jeune professeur de Droit à l’Université de Kinshasa. A moins que cela soit un dossier politique bien concocté pour lui nuire, prévient-il.

  • Bendélé Ekweya té

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