S’il s’était tu, il n’aurait pas énerver les bonnes consciences. Malheureusement, il a pondu un communiqué ambigu à la minute qui a suivi l’affaissement d’un immeuble de 5 niveaux, le long de l’avenue Malemba Nkulu, au quartier Socimat, dans la commune de la Gombe, pensant ainsi se dédouaner.
En effet, face aux multiples interrogations et condamnations sur ce drame architectural qui, s’il s’était produit brusquement et brutalement, allait certainement causer mort d’hommes, le ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et habitat, Pius Muabilu, a voulu maladroitement faire le Ponce Pilate dans un communiqué publié par sa cellule de communication. Voilà qui énerve, cette démission et fuite de responsabilité.
«Aussitôt alerté, Son Excellence Pius Muabilu Mbayu Mukala, ministre d’Etat à l’Urbanisme et Habitat a dépêché sur le lieu du drame une équipe d’inspecteurs de l’Urbanisme et Habitat pour constater les faits, identifier le propriétaire et établir des responsabilités. Le ministre d’Etat demande à quiconque détiendrait les informations sur le propriétaire de pouvoir collaborer avec les inspecteurs de l’Urbanisme et Habitat qui sont à pied d’œuvre», peut-on lire dans le document.
C’est grave comme déclaration d’un ministre dont le département est chargé d’octroyer les permis de construire. Cela étonne sans doute tous ceux qui ont pris connaissance du contenu de la mise au point de l’Urbanisme et habitat, que Pius Muabilu se dise totalement ignorant du propriétaire de ce gratte-ciel alors qu’il est érigé en plein centre-ville, dans la prestigieuse commune de la Gombe, siège de la majorité des institutions ! C’est vraiment étonnant que partant de la commune, en passant par la province jusqu’au Secrétariat général, aucun agent de l’Urbanisme et habitat n’a vu cet immeuble en train de pousser de la terre le long de cette avenue fréquemment empruntée par les autorités.
C’est aussi étonnant que la construction d’un tel immeuble se fasse au cœur de la capitale au su et vu de tous les agents de l’Urbanisme et habitat à tous les niveaux, sans permis de construire, document préalablement requis. C’est ici que les responsabilités doivent être établies et partagées au niveau de l’Urbanisme et habitat en commençant par la commune, en passant par la province jusqu’au Secrétariat général. Sinon, c’est ridicule, très ridicule même qu’un ministre censé recevoir des informations auprès de ses services, s’évertue à demander « à quiconque détiendrait les informations sur le propriétaire de pouvoir collaborer avec les inspecteurs de l’Urbanisme et habitat ». Où étaient-ils ces inspecteurs quand cette construction commençait à pousser sans document officiel de leur service ? Et s’il est vrai, comme lit-on dans le communiqué, que « le 20 septembre 2023, sur ordre de son Excellence Pius Muabilu, les travaux avaient été suspendus sur ce chantier à cause du non-respect de la Loi portant règlementation de la procédure de délivrance d’autorisation de bâtir et du Décret numéro 22/21 du 24 mai 2022 portant création, organisation et fonctionnement d’un établissement public dénommé Guichet Unique de délivrance du permis de construire GUPEC », comment prétendre ne pas connaître le propriétaire ? Soit ! Mais pourquoi face à l’entêtement du propriétaire à continuer les travaux, Pius Muabilu et ou ses services n’avaient pas pu prendre des mesures contraignantes pour empêcher la poursuite de la construction de cette bâtisse ? S’il n’y a pas anguille sous roche, le minétat de l’Urbanisme et habitat et ses services n’ont qu’à admettre leur criante défaillance, et s’attendre à une éventuelle interpellation à l’Assemblée nationale.