RDC – Agriculture : Boji, Kazadi, Mpanda et Bitika au front avec les Brésiliens pour la revanche du sol sur le sous-sol  !

Le ministre d’État, ministre du Budget, Aimé Boji, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda, et le vice-ministre du Plan, Pascal Bitika, ont conduit du 12 au 15 mars 2024, une délégation des investisseurs brésiliens au Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kasaï oriental ainsi qu’à la Lomami. Objectif de la mission, voir comment ces opérateurs économiques sud-américains pourraient investir, non seulement dans l’agriculture, bien que c’est le principal volet, mais également dans les infrastructures routières et dans l’habitat.

Au Haut-Katanga, les investisseurs brésiliens ont visité à Lubumbashi la gigantesque minoterie ultra-moderne African Milling de l’Indo-canadien Rahim Drholia. Disposant de 6 grands silos avec la capacité de stockage de 36 mille tonnes de maïs grains, mais aussi d’un entrepôt avec capacité de stockage de 40 mille tonnes de sacs de farine, African Milling qui est approvisionnée en maïs par la ferme Terra du même Indo-canadien Rahim Drholia, produit par jour au moins 336 tonnes de sacs de farine. 

Les installations d’African Milling

Non loin d’African Milling, les ministres du gouvernement Sama Lukonde et leurs hôtes ont visité CongOeufs. Plus de 300 mille poules pondeuses qui y sont élevées avec une production d’au moins 180 mille œufs par jour. 

A CongOeufs.

Il faut dire que Terra, African Milling et CongOeufs forment une plateforme agricole  intégrée avec zéro déchet dans le processus de production étant donné que les sous-produits de l’une deviennent la matière première pour l’autre. C’est-à-dire que Terra la ferme produit du maïs qui est transformé à la minoterie African Milling ; la minoterie produit de la farine et du son de maïs. Le son de maïs à son tour est une des matières premières pour la fabrication de l’aliment pour les poules pondeuses. Les pondeuses produisent de la fiente qui est utilisée comme engrais organique à la ferme Terra pour amender le sol. Donc, c’est un système vertueux d’économie circulaire et de développement d’une chaîne de valeur du maïs que M. Rahim Dhrolia a construit.

Toujours au Haut-Katanga, les investisseurs brésiliens ont été amenés à la ferme Gocongo, dans le territoire de Kasenga. Ici, c’est 4 mille hectares de maïs qui sont cultivés pour déverser sur le marché au moins 25 mille tonnes de farine chaque année. La culture du blé y est aussi pratiquée pour la fabrication locale de biscuits. Sur le même site, Gocongo pratique aussi l’élevage des bovins dont elle vend au moins 800 têtes par mois avec détermination d’arriver à 2.000 en décembre prochain. Les responsables de cette société projettent d’ici là, la fabrication sur place de l’huile végétale.

La délégation qui a quitté le même mardi 12 mars le Haut-Katanga pour Mbuji-Mayi au Kasaï oriental, a visité le jour suivant le site de Kaniama Kasese au Haut-Lomami et la Base agricole de Nkuadi dans le territoire de Tshilenge au Kasaï oriental. A Nkuadi par exemple, l’un des sites du Programme volontariste agricole, propriété de l’Etat congolais, où matériels agricoles, usines et autres intrants existent, l’Etat congolais a démontré ses limites dans la gestion. D’où le souhait tant exprimé par le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda, d’instaurer un partenariat public-privé en vue de son exploitation efficiente.

A la Base agricole de PVA/Nkuadi

Le jeudi 14 mars, les warriors de Sama Lukonde et l’équipe des investisseurs brésiliens se sont rendus à la ferme Kambaye située à plus de 200Km de Mbuji-Mayi et 75Km de Mwene Ditu dans la province de la Lomami. Mais bien avant, ils ont, sur la route de Mwene Ditu – Luputa, visité le site de 15 mille hectares de la Société agricole de Luputa où sera créée une grande plantation de canne à sucre mais aussi implantée une usine de production du sucre (60 mille tonnes/an) et de méthanol (90 mille hectolitres/an). Une production 24 mégawatts de courant électrique est envisagée sur les rivières entourant le site.  

Dans la concession de la Société agricole de Luputa

S’agissant de la ferme Kambaye qui a fait la pluie et le beau temps en alimentant abondamment les populations de l’espace Grand Kasaï en produits vivriers et en viande, cette propriété de la Minière de Bakwanga (MIBA) actuellement sous la gestion de la Société d’élevage au Congo (SEC), est l’ombre d’elle-même. Mais avec les potentiels existants (infrastructures, superficies cultivables et les pâturages), elle n’a besoin que des capitaux frais pour reprendre correctement ses activités. C’est ce qu’ont expliqué les responsables de SEC aux investisseurs brésiliens.

C’est vendredi vers 2h00 du matin que la délégation a regagné Mbuji-Mayi, après avoir bravé le tronçon cahoteux compris entre Kambaye et la grande route menant vers Mwene Ditu.

Ayant réuni toutes les informations, dans un atelier de restitution tenu samedi 16 mars à Pullman Grand Hôtel de Kinshasa, les Brésiliens qui ont fait des observations et des recommandations sur chaque site, hormis ceux du Haut-Katanga, ont estimé que l’opérationnalisation de la Base de Nkuadi, du site de Kaniama et de celui de la société agricole de Luputa, était faisable à court et à moyen termes, tandis que celle de la ferme de Kambaye était à long terme. Ils ont promis de revenir sous peu en RDC avec des éléments fiables pour des discussions avec le gouvernement congolais.         

  • Bendélé Ekweya té

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