Par Claude Baguma
Rassemblées au stade de Goma, les femmes du mouvement « Tujiteteye » ont exprimé leur indignation face à la recrudescence de la violence dans la province du Nord-Kivu. Dans un mémorandum lu, vendredi 1er mars 2024, elles ont dénoncé les multiples formes de violence dont elles sont victimes, en particulier pendant la guerre du M23-RDF.
« Nous, mamans du Nord-Kivu, regroupées dans le mouvement des femmes Tujiteteye, exprimons notre forte indignation face à la recrudescence de la violence au Nord-Kivu », a déclaré Mme Nsimire Mubalama Passy, coordonnatrice de l’ONG Aidprofen, qui a lu le mémo.
Depuis plus de deux ans, les localités des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo sont sous le contrôle des rebelles du M23 appuyés par les militaires de RDF. Ces conflits armés provoquent des déplacements massifs de populations, des violations des droits humains, des massacres de civils, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Le Nord-Kivu compte plus de 3 millions de déplacés internes, dont la majorité constituée des femmes et des enfants. En 2023, la division provinciale du genre a enregistré plus de 50.000 cas de violences basées sur le genre, dont près de 20.000 viols sur des femmes et des enfants.
« Cacao égale massacre à Beni, coltan égale crimes de sang, cuivre égale exploitation sexuelle, cobalt égale génocide, cassitérite égale violence sexuelle », proclamaient les calicots brandis par les femmes en colère. « Nous voulons la paix, rien que la paix ! »
Leur mémo exige du président de la République : d’entreprendre urgemment des actions concrètes pour mettre fin à la guerre et à la violence qui détruisent la vie des femmes et des enfants ; de mettre en place un couloir de sécurité dans la province du Nord-Kivu afin de garantir la protection des civils, en particulier des femmes et des enfants, contre les violences et les abus perpétrés par les groupes armés.
Ces femmes du Nord-Kivu en colère déclarent qu’elles ne resteront pas silencieuses face à la violence qui ravage leur province et exigeront toujours la paix et la protection de leurs droits.