« Notre justice est malade ! », les propos ne sont pas les nôtres, mais plutôt du président de la République, Félix Tshisekedi, tenus lors du récent briefing spécial avec la presse. Le magistrat suprême fustigeait la manière dont la justice est administrée par différents cours et tribunaux en RDC. Et la conclusion de l’enquête menée sur le décès du député Chérubin Okende, dont le corps criblé d’une ou des balles, c’est selon, a été retrouvé dans sa Jeep sur l’avenue des poids-lourds au petit matin du 13 juillet 2023, vient confirmer cette thèse de maladie de la justice tant soutenue par le chef de l’Etat.
En effet, ce jeudi 29 février 2024, soit 8 mois après la mort de ce député de « Ensemble pour la République », le procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde, a conclu que le défunt député se serait suicidé, selon le rapport lui fourni par les experts. Comme parquet, cette conclusion sonne la fermeture du dossier sur le décès de cet élu de Lukunga bien que la poursuite de l’enquête soit annoncée sur d’autres aspects. Une conclusion qui démontre davantage la maladie de la justice congolaise déjà décriée par le premier magistrat en personne. Pire encore, dans ces propos, le procureur Firmin Mvonde menace d’arrestation pour propagation de faux bruits, toute personne qui oserait commenter cette conclusion dans le sens contraire de sa logique. Musèlement de la presse et de la liberté d’expression ?
Quand cela ne tienne, les commentaires sont allés et continuent d’aller dans tous les sens sur les réseaux sociaux. Personne, alors personne ne croit à la thèse de suicide avancée et soutenue par le PG de la Cour de cassation. On ne voit pas Chérubin Okende se loger une balle dans la tête pour mettre volontairement fin à sa vie quelle que soit l’ampleur des problèmes qu’il avait dans sa vie. Même s’il faut admettre qu’il s’était suicidé, lui fallait-il pour commettre ce forfait quitter sa maison à Mont-Flery, traverser tout Bandal et Limete ou encore tout le boulevard du 30 juin à la Gombe, selon la route empruntée, et se retrouver sur l’avenue de Poids-lourds la nuit ? Etait-ce l’endroit idéal, cette avenue de Poids-lourds ? Pourquoi ne l’avoir pas fait chez lui dans sa chambre ? Et donc, Kingambwa était mieux que Mont-Fleury ? Et la thèse selon laquelle il s’était amené à la Cour constitutionnelle ? Pourquoi s’était-il suicidé seulement la nuit pour être retrouvé au petit matin ? Qui est-ce que la justice protège alors que le président de la République a déclaré haut et fort qu’il ne se reconnait pas dans cette mort qu’il regrette amèrement ? Autant de questions qui poussent au scepticisme absolu par rapport à cette conclusion de l’enquête qui s’avère une pilule amère, difficile à avaler.
Comme l’a soutenu l’un des avocats du défunt, il est inconcevable que ce dernier puisse se rouler au sol pour salir ses habits avec du sable, puis se remettre au volant toute la nuit et être repéré par plusieurs caméras de surveillance, garer finalement son véhicule, se tirer une balle dans la tête, remettre la ceinture de sécurité et déposer l’arme à côté de lui alors que la trace de la balle démontre qu’elle était venue de l’extérieur !
Certains professionnels de droit contactés par Scooprdc.net rappellent au PG Mvonde le sort de son collègue burkinabé Adama, celui-là même qui avait requis un non-lieu dans le dossier du journaliste burkinabé Norbert Zongo. L’on sait ce qui lui est arrivé après le changement du régime au pouvoir. On ne crache pas sur un mort, misérable soit-il de son vivant. Okende s’en va de cette manière bizarre, mais il ne remplira pas malheureusement le cimetière, il va y laisser une place pour chacun de nous, y compris pour le PG Mvonde. Mais la justice de Dieu, la vraie, il y en aura car son sang crie vengeance et les cris de ces enfants restés orphelins, sonnent à l’oreille de l’Eternel comme des trompettes !