La cohabitation entre les membres du staff dirigeant de l’Agence congolaise de l’environnement (ACE) est morose. Même s’ils se parlent artificiellement pour faire voir qu’il y a harmonie et collaboration entre eux, leurs relations sont plutôt rouillées. Visiblement le directeur général Delphin Lama est seul contre tous : Ministre d’Etat de l’Environnement, PCA et DGA.
Dans son précédent article intitulé « ACE : Le DG Delphin Lama serait-il en fuite », Scooprdc.net, outre cette interrogation à la suite des propos des agents qui soutenaient que leur DG était en fuite, sorti du pays par Brazzaville parce que coincé par l’IGF et accablé la lettre de demande d’explications de la ministre d’Etat de l’Environnement et développement durable, a mis en exergue les accusations et autres charges portées contre le DG Delphin Lama.
Réagissant à cet article, le clan de ce dernier a fait savoir que Delphin Lama n’était nullement en fuite, il observait par contre un repos médical lui prescrit par son médecin et qu’à toutes les tares mises sur son dos, il a répondu valablement à la lettre de demande d’explications lui collée par la minétat Eve Bazaiba dans le délai lui imparti.
Il était en effet reproché à Delphin Lama, entre autres, la création de deux postes d’assistants sans la modification du cadre organique validée par le Conseil d’administration et approuvée par la tutelle. A ce reproche, le DG Lama se fondant sur l’article 31 de la loi portant dispositions générales applicables aux établissements publics qui lui attribue la compétence de nommer les membres de son cabinet, s’est défendu en disant qu’il n’a pas créé des postes au sein de l’ACE, mais plutôt au sein de son cabinet constitué du personnel de collaboration et d’exécution. Il n’y voit aucun péché d’autant plus que le législateur reste très muet quant à la nomenclature de ce cabinet, laissant donc le pouvoir discrétionnaire au chef d’établissement (DG).
Bref, à tous les 10 griefs, Delphin Lama a, selon ses proches, réservé une réponse, explosive. Mais il est curieux que dans sa lettre du 21 février convoquant la réunion extraordinaire du Conseil d’administration ce mardi 27 février 2024, la minétat Eve Bazaiba, revient sur les mêmes 10 griefs inscrits comme points à l’ordre du jour.
Face à la convocation hâtive de cette réunion du Conseil d’administration, le clan Lama reproche à la minétat le non-respect du délai recommandé par la loi. « En expédiant les affaires courantes, elle ne peut convoquer une session de cette envergure. Aussi, au vu des dispositions des règlements intérieurs des conseils d’administration, le conseil extraordinaire est convoqué 21 jours avant et non 2 jours comme stipule sa présente convocation. Tout ça c’est de la machination inutile », déclare un proche de Delphin Lama à Scooprdc.net.
Pour lui, il y a un réseautage bien constitué par des personnes qui ont personnalisé l’agence pour nuire au DG Lama, en l’empêchant surtout de bien travail. Ces personnes veulent récupérer totalement la gestion de l’ACE qu’elles considèrent comme leur affaire personnelle. Ce proche du DG Delphin Lama fait remarquer que ce dernier est encerclé, non seulement par les cadres d’un même parti politique, mais aussi de la même province. La minétat Eve Bazaiba, le PCA Crispin Ngbundu et le DGA Jean-Claude Emene sont tous du MLC de Jean-Pierre Bemba tandis que Delphin lui est de l’UDPS. Ensuite, le PCA et le DGA sont tous ressortissants du Grand Equateur. « Comment voulez-vous que le DG soit supporté par eux ? », s’interroge ce proche du DG Lama.
Avec toutes ces accusations réciproques, qui a tort et qui a raison ? le DG Lama est-il victime ou bourreau ? Difficile d’asserter. Mais au regard de l’importance de l’ACE, le président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions est interpellé.