L’ancien cadre du MLC, Jean-Jacques Mamba, qui avait officiellement démissionné le 19 janvier dernier, a aussi annoncé officiellement ce lundi 26 février son adhésion à l’Alliance fleuve Congo (AFC), mouvement politico-militaire que dirige Corneille Nangaa, ancien président de la CENI. Donc, pas de confusion que créent des katumbistes qui font un raccordement frauduleux en collant l’acte de Jean-Jacques Mamba au dos de Jean-Pierre Bemba, leur bête noire.
En effet dans une conférence de presse tenue lundi 26 février à Bruxelles, au cours de laquelle il a fait l’annonce de son adhésion à l’AFC, critiquant Tshisekedi dans toutes ses facettes, Jean-Jacques Mamba avance, entre autres comme raison de sa rébellion : « Plus grave encore, monsieur Tshisekedi a mis en danger le pays et s’est gravement compromis en manquant durant son mandat, à son devoir de dûment organiser nos forces armées pour la protection de nos populations et l’intégrité territoriale en sous-traitant la sécurité nationale par des armées étrangères (EAC, SADC, FDNB), des forces négatives (FDLR, WAZALENDO, et autres milices) et des mercenaires occidentaux dont les seuls résultats sont lisibles sur l’essoufflement du compte du Trésor public et la mise à disposition anarchique des gisements miniers au profit des mercenaires. »
Il dit avoir adhéré à l’AFC afin notamment de « pacifier » le pays. « Je suis un cadre de l’AFC parce que j’ai adhéré avec conviction afin de pacifier ce pays », a-t-il dit.
Le décrivant « brillant et loquace à l’Assemblée nationale » au cours de la législature passée, le confrère Ouragan.cd, estime que l’ancien cadre MLC a choisi la voie de la lutte armée pour se venger, ayant eu difficile à intégrer son échec aux dernières législatives nationales ; d’où il ruminait, à tout moment, de colère. Frustration peut-être oui, mais arriver jusqu’à prendre les armes contre son pays, le schéma Mamba questionne, note le confrère.
D’après les analystes lucides, ses propos sont contradictoires, véritablement en déphasage avec ce qu’il entreprend faire. Comment peut-on comprendre que quelqu’un qui reproche à Tshisekedi de ne pas organiser l’armée, prend les armes pour combattre la même armée qui tente tant bien que mal à défendre le pays contre l’agression rwandaise connue de tous ? Jean-Jacques Mamba pense-t-il vraiment pacifier le pays avec les Forces de défense rwandaises, les mêmes utilisées par l’AFDL, le RCD/Goma, le CNDP et enfin le M23 et le M23 bis ? Non, cher Mamba, on ne pactise pas avec l’ennemi qui tue tes compatriotes avec seul et unique objectif de piller les richesses minières et agricoles de ton pays pour développer son pays. On peut bien vouloir faire l’opposition, mais pas en prenant les armes. Sinon l’histoire te jugera comme c’est le cas avec ton aîné du Kasaï, Roger Lumbala, qui a essayé cette aventure de rébellion jusqu’à approcher le même M23 en 2012, mais qui croupit en prison à Paris depuis plus de deux ans sans jugement pour les faits liés à sa rébellion. Personne ne plaide pour lui car, aucun Congolais, quels que soient les différends politiques qui nous opposent, n’acclamera aussi Jean-Jacques Mamba qui se joint au tueur des Congolais et pilleur des richesses du Congo, tout simplement parce qu’il a échoué aux législatives nationales dans la circonscription de Lukunga. Si Mamba était proclamé élu, allait-il rejoindre Nangaa ? C’est la question qui doit éveiller tout Congolais qui aime son pays contre l’attitude de Jean-Jacques, de surcroît ancien membre de la commission Défense et sécurité à l’Assemblée Nationale.
Pour certains analystes, la position de Jean-Jacques Mamba de rejoindre la rébellion n’est que la partie visible de l’infiltration du Rwanda en RDC à travers les députés nationaux dont dénonçait Christophe Mboso en interpellant ses collègues : « quittez les groupes armés ». La question est de savoir combien en reste-t-il encore dans nos institutions pour faire ce sale boulot du Rwanda ?