ACE : Le DG Delphin Lama serait-il en fuite ?

Nommé depuis le 25 juillet 2023 à la tête de l’Agence congolaise de l’environnement (ACE), Delphin Lama Onyangunga n’a fait que par sa gestion descendre cette structure gouvernementale dans le précipice au point de manquer l’argent pour payer ne serait-ce que le salaire des agents qui ont même manifesté le 12 février dernier sur le boulevard du 30 juin pour réclamer le paiement de leur 13ième mois et le salaire du mois de janvier. Selon ces derniers, à son arrivée, ce DG venu de la diaspora a trouvé plus d’un million USD dans le compte, mais à ce jour, ce compte est au rouge.

Alertée, l’Inspection générale des finances (IGF) a dépêché une mission qui est à pieds d’œuvre. Coincé de toute part, la mission de l’IGF au sein de cet établissement est venue sonner le glas pour celui qui, il y a peu, ne jurait qu’au nom de la présidence de la République pour intimider les agents. Après avoir tenté de quitter le pays par l’aéroport de N’djili et devant le refus de la Direction Générale des Migrations (DGM), Delphin Lama Onyangunga a été repris par les administrateurs le mercredi 14 février dernier lors de la réunion du Conseil d’administration. Et face à la convocation par la ministre d’État à l’Environnement et développement durable d’un Conseil d’Administration extraordinaire, Delphin Lama s’est inventé un repos médical de trois jours pour ne pas affronter Eve Bazaiba, avant de disparaitre tout simplement de la circulation. Non seulement qu’il n’arrive pas au bureau, mais aussi il n’est plus joignable. Pour certains agents, il est probable que leur DG a fui et serait en dehors du pays, se sentant dans l’incapacité de faire face à l’IGF et à Eve Bazaiba.

Il faut dire que le Directeur Général de l’ACE avait il y a peu reçu une demande d’explications émanant du ministre de l’Environnement et développement durable, autorité de tutelle qui voulait avoir des éclaircissements au sujet de sa gestion jugée calamiteuse. Dans cette correspondance que Scooprdc.net a pu consulter, Eve Bazaiba reproche à Delphin Lama, entre autres la création sans autorisation de la tutelle de deux postes d’assistants, l’un chargé de la cellule carbone et instruction et l’autre chargé de relation entre l’ACE et la présidence de la République sans la modification du cadre organique validée par le Conseil d’administration et approuvée par la tutelle ; le non-respect de la procédure de passation des marchés publics et le recours systématique au gré à gré ; le refus délibéré de signer le contrat d’acquisition de 8 véhicules 4×4 en faveur de l’ACE sur fond propre. Et sur ce dossier précis, même l’argent a disparu des comptes de l’établissement.

Ce n’est pas tout, il est aussi reproché à Delphin Lama le recrutement fantaisiste sans l’aval du Conseil d’administration ; la délocalisation des bureaux de la Direction générale sans autorisation du Conseil d’administration et la tutelle avec incidence négative sur la trésorerie ; le refus de mettre à la disposition du Conseil d’administration la documentation nécessaire pour son travail ; le non-paiement des rémunérations et primes des agents ainsi que des membres du Conseil d’administration ; le déplacement sans autorisation de la tutelle et le refus d’organiser l’intérim. En violation des textes, Lama Onyangunga s’est accordé le luxe de nommer un chef de Projet sur la problématique carbone, alors que les activités liées au carbone ne relèvent pas de la compétence de l’ACE.

Les agents de l’ACE estiment que nommé à la faveur de son appartenance à la diaspora et de ses affinités avec certains membres de la famille présidentielle, Delphin Lama est une erreur du passé que le président de République est appelé à corriger dans son deuxième mandat, lui qui a promis dans son discours d’investiture que les erreurs du passé ne se reproduiront plus.

  • Bendélé Ekweya té

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