Après la victoire écrasante de l’autorité morale de l’Union sacrée de la nation (USN), Félix Tshisekedi, à la présidentielle, et la proclamation des résultats provisoires des législatives nationales et provinciales, la guerre de positionnement est déclenchée entre les regroupements politiques de cette plateforme politique. En effet, chaque membre au niveau du présidium comptant sur le nombre de ses élus, essaye de créer un regroupement des regroupements politiques au sein de l’USN, visiblement pour arracher la primature ou le perchoir de l’Assemblée nationale.
Le premier à ouvrir le bal, c’est Vital Kamerhe, président de l’Union nationale de la nation (UNC) et membre du présidium de l’Union sacrée. Il a réuni autour de lui, Julien Paluku, Jean-Lucien Busa et Tony Kanku pour créer et lancer mardi 23 janvier dernier, la coalition Pacte pour un Congo retrouvé (PCR) en mettant ensemble leurs regroupements Actions des alliés et UNC, Alliance bloc 50 (A/B50), la Coalition des démocrates (CODE) et Alliance des acteurs attachés au Peuple (AAAP). ce nouveau regroupement des regroupements politiques compte 101 députés nationaux.
Bien que le VPM de l’Economie nationale Vital Kamhere, le ministre de l’Industrie Julien Paluku, le ministre du Commerce extérieur Jean-Lucien Busa et Tony Kanku aient déclaré haut et fort appartenir encore à la plate-forme électorale porteuse de la candidature du chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, dans sa quête victorieuse d’un second mandat à la magistrature suprême du pays, et militer pour la consolidation des acquis de son premier quinquennat, leur évangile ne passe pas bien auprès des autres membres du présidium de l’USN où une certaine agitation s’observe, y compris dans les rangs des partis et regroupements politiques qui y sont affiliés.
Si le jour suivant d’après la sortie officielle de PCR, Augustin Kabuya, président a.i du parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), est allé à la rencontre du président du Sénat Modeste Bahati, du président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso et du VPM de la Défense nationale Jean-Pierre Bemba, tous membres du présidium de l’USN, pour comprendre l’idée qui se cache derrière cette nouvelle coalition créée sous l’impulsion de Vital Kamerhe, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, lui aussi membre du présidium, n’a pas attendu pour se jeter aussi dans l’eau. Selon plusieurs médias dont 7sur7.cd, sous l’égide du chef du gouvernement congolais, la Dynamique agissons et bâtissons (DAB) serait en gestation. Ce nouveau regroupement des regroupements politiques comprendrait l’AB de Sama Lukonde, l’AVRP du ministre de l’Enseignement supérieur Muhindo Nzangi, l’AREP du ministre d’Etat à l’Aménagement du territoire Guy Loando, l’A24, l’A25 et l’AN de la gouverneure du Lualaba Fifi Masuka, le Palu de Mayobo, l’ACO de Dany Banza, l’AAD du ministre des Affaires sociales Modeste Mutinga et d’autres regroupements peu connus de Jean-Claude Kabongo, ex-conseiller du président Félix Tshisekedi, de Tibasima et de Bialosuka. La DAB réunirait 72 députés nationaux et une centaine de députés provinciaux.
Bemba, Bahati, Mboso et Kabuya se mettront-ils ensemble pour créer aussi une coalition ou vont-ils chacun chercher des alliés pour avoir un poids politique considérable et se constituer comme une force politique au sein de l’USN ?
Même si l’on est loin d’émettre une hypothèque sur les calculs politiques en cours, étant donné que la politique en RDC est dynamique et fait en sorte que les alliances se font et se défont tous les jours, il est cependant évident de penser que les animateurs de toutes ces nouvelles plateformes créées et en gestation au sein de l’USN, qui prétendent toutes vouloir aider le chef de l’État à réussir son second mandat, ne manqueront pas à se livrer à une guerre de positionnement jusqu’à se donner des coups en dessous de la ceinture, le moment venu pour le partage de la Primature, du perchoir de l’Assemblée nationale et de postes ministériels. C’est ça la politique à la congolaise