D’aucuns pensaient que le ministre des finances José Sele était le plus mauvais du premier quinquennat de Félix Tshisekedi, mais beaucoup se sont rendus compte que Nicolas Kazadi est le pire, en matière de décaissements et paiements. Accusé à tort ou à raison sur plusieurs blocages des dossiers dont le paiement conditionné par des rétrocommissions salées, Nicolas Kazadi donne des arguments à ses détracteurs en ce qui concerne le dossier de IXièmes Jeux de la francophonie organisés fin juillet-début août de l’année dernière à Kinshasa.
Alors qu’il avait en effet déclaré 324 millions USD comme montant dépensé par le Trésor public pour l’organisation de cette fête des francophones, montant qui avait scandalisé l’opinion du fait que tout le monde savait le budget de 69,66 millions d’euros, soit un peu plus de 71 millions USD, adopté par le Comité de pilotage et approuvé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Nicolas Kazadi n’a malheureusement pas décaissé par mauvaise foi, l’accuse-t-on, la totalité de ce budget de 71 millions USD que devait gérer la Comité national des Jeux de la francophonie (CNJF) dirigé par Isidore Kwandja. Conséquence : les agents de cette structure et les différents prestataires ayant favorisé la réussite de l’organisation tant vantée par le président de la République et le gouvernement, ne sont pas jusqu’à ce jour payés. Les agents par exemple accumulent les arriérés de salaire depuis août 2023. Et l’espoir de tout le monde de rentrer dans leurs droits s’effrite du jour au jour.
Or, d’après le chronogramme de ses activités, le CNJF devait continuer à fonctionner et tout arrêter le 6 février prochain et disparaitre. Rien alors rien n’existera. Au ministère des Affaires étrangères et de la Francophonie, le secrétariat général et le cabinet du Vice-Premier Ministre, ministre Christophe Apala Pen’Apala, les équipes travaillent déjà pour statuer sur les actifs et les passifs de ce comité, apprend Scooprdc.net. Mêmement à la présidence de la République et d’autres institutions bénéficiaires des ouvrages construits dans le cadre des Jeux de la francophonie dont la fierté pour le pays n’est pas à démontrer.
Malgré ce succès fou qui fait l’honneur de la RDC, de gros soucis risquent de salir cette image. Non sans raison, car les prestataires vont ester en justice. Pire, à cause de cet impaiement qui démotive, le CNJF, faute de moyens, n’a pas encore déposé auprès de l’OIF et du CIJF, le rapport tant attendu de l’organisation de ces IXièmes Jeux de la Francophonie, voilà plus de cinq mois après leur tenue. Quelle honte !
« A deux semaines de fermeture des portes du CNJF, nous demandons au Président de la République de prendre en mains notre dossier. Car, notre directeur Isidore Kwandja Ngembo est limité. Il ne sait pas auprès de quel saint, il doit poser notre problème et celui des prestataires. Le ministre des finances sortant Nicolas Kazadi ne veut pas entendre parler de notre dossier. Pour lui, les jeux ont déjà pris fin et le reste n’est pas l’affaire du gouvernement », déclarent à l’unanimité les agents du CNJF qui appellent à l’intervention et l’implication personnelles du président de la République pour que soit décantée cette situation qui, visiblement, devient le cadet de souci de l’argentier Nicolas Kazadi, expéditeur des affaires courantes.