Les élections législatives organisées par Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), se font encore parler d’elles, mais en mal depuis la publication de leurs résultats. La dernière sortie médiatique virulente est du professeur Paul Tshilumbu, haut cadre, pas le moindre, de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir, pour fustiger le tripatouillage des résultats, apportant à tort ou à raison de l’eau au moulin des détracteurs du président Tshisekedi qui ont dénoncé la fraude le jour de vote.
Mais ici, il faut déjà d’emblée faire la part des choses : le cadre UDPS en colère ne parle pas de fraude mais plutôt de tripotage des résultats par le bureau Kadima en complicité avec certains hauts cadres du parti.
En effet, dans un extrait d’une émission réalisée avec Israël Mutombo, patron de la télévision Bosolo, l’on voit le professeur Paul Tshilumbu parti à ces élections sous le label d’Alliance des tshisekedistes unifiés et alliés (ATUA), une mosaïque de l’UDPS, se déchainer, fustigeant la proclamation de non élus à la place des vrais élus.
Paul Tshilumbu qui dit détenir les vrais résultats cite certaines circonscriptions électorales où ces tripotages ont été opérés, notamment Matadi, Madimba, Songololo, Kisangani. Pour lui, ATUA à qui on attribue faussement 6 sièges en a eu plus de 30. Sans porter les gants, il indexe « ses frères » de l’UDPS d’être à la manœuvre pour avoir beaucoup de sièges en vue d’obtenir un poids politique considérable pouvant leur donner un quota important au prochain gouvernement à former.
L’UDPS Paul Tshilumbu qui promet d’attaquer devant la Cour constitutionnelle les faux proclamés députés nationaux, n’est pas le seul au sein de l’UDPS à dénoncer le tripatouillage des résultats par le bureau Kadima de la Ceni. A Kinshasa-Lukunga, l’UDPS Toussaint Khonde Situ accuse la Ceni d’avoir attribué son siège à l’UDPS Acacia Bandubola avec qui il était sur la liste de 2A/TDC, encore une mosaïque du parti au pouvoir. Celle-ci, absente de Kinshasa à cause de ses fonctions de coordinatrice de la campagne du candidat à la présidentielle Félix Tshisekedi, n’avait pas eu le temps matériel pour battre sa propre campagne aux législatives dans l’une des circonscriptions électorales les plus difficiles de Kinshasa. Seule la CENI de Denis Kadima est bien placée pour expliquer cette incongruité qui sort de la « real politik ».
Le MLC de Jean-Pierre Bemba qui gronde aussi pour ses sièges lui « volés », soutient par exemple qu’à Mont-Amba tout comme à la Funa à Kinshasa, il a obtenu deux sièges dans chacune de ces circonscriptions mais par la magie de la CENI, ce parti membre de l’Union Sacrée s’est vu ravir un siège partout du fait que les voix réalisées par ses candidats ont été tout simplement minorées, ponctionnées et attribuées aux candidats à favoriser.
S’il est vrai qu’à l’Union sacrée, Félix Tshisekedi a été le dénominateur commun à la présidentielle de tous les partis et regroupements politiques, au niveau des législatives, ces partis et regroupements politiques ne se sont pas fait des cadeaux, ils s’entredéchirent et continuent à s’entredéchirer. Du véritable boulot pour les juges de la Cour constitutionnelle appelés à départager les prétendants gagnants et les proclamés des législatives nationales du 20 décembre dernier.