Par Claude Baguma.
Aussitôt de la décision du maire de Goma annoncée pour interdire la circulation des taxis-motos dans la ville entre 18H00 et 6h00 du matin, les mouvements citoyens et la société civile coordination urbaine sont partis rencontrer le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter Nkuba Chirimwami pour échanger avec lui sur la probabilité d’assouplir cette décision dont les conséquences économiques se font déjà sentir dans le panier du ménager des motards.
Dans une lettre de ces associations transmise au gouverneur de province dont une copie a été réservée au premier ministre, plusieurs recommandations sont formulées pour alléger cette mesure jugée inopportune par presque tous les conducteurs des taxis-motos de la ville de Goma, notamment celle d’annulation de de l’heure fixée tôt à partir 18H00.
« Cette mesure qui affecte non seulement les domaines social, économique et sécuritaire de la ville de Goma mais aussi de ses environ, n’est pas adaptée en cette période. La population demande à cet effet d’affecter les services de sécurité dignes, dissuasifs et doter de moyens logistiques capables d’assurer la sécurité de personnes et des leurs biens », peut-on lire aussi comme recommandation.
Au-delà de cette recommandation, ces structures citoyennes exigent la libération sans conditions aucunes de tous les motards arrêtés le 10 janvier 2024 dans des postes de police et PM ainsi que la restitution de leurs biens et objets extorqués.
« Nous ne comprenons rien de cette mesure sans importance. Si l’on tue les gens à Goma, cela ne se passe pas seulement la nuit ; même pendant la journée on tue des personnes. Nous avons été témoins de mort de plusieurs personnes en pleine journée. Nous pensons que les autorités devaient vraiment renforcer les mesures sécuritaires en dotant des moyens logistiques à nos forces armées et pour rassurer notre sécurité et pas se distraire dans les histoires de suspensions des motos », ont déclaré certains taximan en colère devant le Gouvernorat.
Apres échange avec le gouverneur de province, la société et les mouvements citoyens ont eu une réponse selon laquelle la mesure sera observée pendant 7 à 10 jours pour évaluation de la situation sécuritaire dans la ville de Goma.
Se confiant à la presse juste à la sortie de cette rencontre ; le président de la société civile coordination urbaine, Marion Ngavo, a appelé à l’observance de cette mesure pendant 7 jours avant d’entreprendre d’autres activités si rien n’est fait. Il demande aux conducteurs des taxis-motos de patienter pendant ce moment avant de faire l’évaluation de la mesure.
Pour le maire de la ville de Goma, le colonel Kamand Kapen Faustin, il appelle lui plutôt les propriétaires des taxis-bus à ne pas profiter de cette occasion pour hausser le prix de transport habituel, car selon lui, les services de l’ordre sont sur terrain pour traquer tout celui qui ira à l’encontre de cette mesure.
Le maire de Goma précise tout de même que cette mesure sera soit suspendue après 7 jours ou soit 10 jours selon l’évolution de la situation sécuritaire dans la ville qui est volatile ce dernier temps.