Pourtant l’une des exigences de la bonne gouvernance dans les institutions tant publiques que privées, la publication du rapport annuel semble avoir été supprimée de l’agenda des activités du management actuel de la Caisse nationale de sécurité sociale des agents publics de l’État (CNSSAP). Cadres et agents de cet établissement public se posent des questions sur les raisons du refus du directeur général, Junior Mata, de rendre public le rapport de l’année 2022.
Créée par Décret n°15/031 du 14 décembre 2015 avec pour objet d’organiser et de gérer les prestations de sécurité sociale qui couvrent la branche des pensions pour les prestations d’invalidité, de vieillesse et des survivants et celle des risques professionnels pour les prestations en cas d’accidents du travail et de maladie professionnelle, la CNSSAP traîne la réputation de première institution publique de la République démocratique du Congo certifiée ISO 9001, récompensant sa bonne gouvernance. Mais ça, c’est de l’histoire ancienne.
Pour cause, depuis plus d’une année, les données pouvant permettre de jauger la fameuse bonne gouvernance tant vantée font partie des secrets les mieux gardes du pays.
Il faut rappeler que depuis son opérationnalisation en 2017, la CNSSAP publiait chaque année le rapport annuel de sa gestion.
A travers cet exercice, les gestionnaires de l’époque démontraient qu’ils étaient redevables de leurs actes, à la fois devant les autorités et devant la population, en expliquant ce qui était fait des cotisations sociales et autres fonds mis à la disposition de la CNSSAP.
Le dernier rapport annuel est celui de 2021 dans lequel il était mentionné notamment que le Management avait exécuté plusieurs projets stratégiques visant à améliorer de manière continue la qualité des services rendus aux agents publics de l’Etat, notamment l’implémentation du système de management anti-corruption (SMAC), avec l’accompagnement du cabinet international Deloitte.
Comme dans chaque rapport depuis, on y trouve aussi une analyse comparative des performances avec l’année précédente.
Curieusement, et c’est à ce stade que des analystes estiment qu’il y aurait aiguille sous roche, depuis sa nomination en novembre 2022, l’actuel comité de gestion a abandonné cette bonne pratique.
Par conséquent, il est presque impossible de savoir aujourd’hui comment a été gérée la couverture sociale des agents publics de l’Etat au cours de l’année 2022 et même 2023, combien des projets ont été initiés, combien des nouveaux agents ont été engagés, etc. Dossier à suivre !